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Le décès d’Annie Goetzinger

Annie Goetzinger vient de nous quitter à l’âge de 66 ans en ce mercredi 20 décembre. Et on est sous le choc. Pour l’avoir si souvent rencontrée, interviewée, que ce soit à Fabrègues en 2006 où elle était venue présider le Festival BD, à Sérignan, à Angoulême, à Paris au Salon du Livre avec Pierre Christin ou avec son amie Florence Cestac pour une exposition en 2014 sur les femmes, pour avoir aimé avec passion son dessin, sa grâce, son humour et sa délicatesse, on est très triste. Annie Goetzinger était une femme d’exception. J-L. T

Annie Goetzinger. JLT ®

On ne pourra que répéter en boucle que Annie Goetzinger était une très grande dame de la bande dessinée. Comme le rappelle les éditions Dargaud dans leur communiqué, après des études aux Arts Appliqués où elle étudie le dessin de mode, elle publie dans Circus, L’Écho des savanes, Fluide glacial, Métal hurlant et surtout Pilote. Lecteur, on va la suivre dès ses débuts. Son premier album, Casque d’or (Glénat, 1976), remporte deux prix au festival d’Angoulême. Elle dessine ensuite Aurore, une vie de George Sand (Éditions des femmes, 1978), d’après un scénario d’Adela Turin, et Félina (Glénat, 1979), pour Victor Mora. Elle enchaîne ensuite costumes de théâtre, illustrations, histoires courtes, dessins de presse, notamment pour le journal Le Monde et plus récemment pour le journal La Croix.

Pierre Christin et Annie Goetzinger. Archives JLT ®
Gros plan sur Dior de Annie Goetzinger. JLT ®
Au revoir Annie

C’est avec Pierre Christin, qu’elle réalise La Demoiselle de la Légion d’honneur (Dargaud, 1980), La Diva et le Kriegsspiel (Dargaud, 1981), La Voyageuse de la petite ceinture (Dargaud, 1985), Charlotte et Nancy (Dargaud, 1987), Le Tango du disparu (Métaillé, 2008), Le Message du simple (Le Seuil, 1994), La Sultane blanche (Dargaud, 1996) et Paquebot (Dargaud, 1999). Les deux complices travailleront de concert sur la série L’agence Hardy (Dargaud).

Après avoir signé le dernier album de la collection Portraits souvenirs (Les Humanoïdes associés, L’Avenir perdu, 1992), avec Jon S. Jonsson et Andreas Knigge, Annie Goetzinger publie Marie-Antoinette, la reine fantôme avec Rodolphe au scénario (Dargaud, 2011). En 2013, Annie se lance dans une nouvelle belle histoire : Jeune fille en Dior (Dargaud), un roman graphique retraçant la carrière fulgurante du couturier Christian Dior. En 2014, elle est « Grand Boum » du 31e festival BD Boum de Blois, qui rend hommage à l’ensemble de son œuvre en lui consacrant une très belle exposition. En 2017, elle publie un nouveau roman graphique Les apprentissages de Colette (Dargaud), qui narre la vie mouvementée et libre de la célèbre écrivaine.
Son dessin était à son image, fin, spirituel et élégant. Annie Goetzinger a charmé ses lecteurs, toujours à la recherche de ce petit plus qui fait les grandes artistes. Femme de cœur, elle va beaucoup nous manquer.

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