C’est Montpellier le point de départ de cette histoire. Le Languedoc a été à la fin de la guerre d’Espagne une terre d’exil et d’accueil pour un très grand nombre de familles espagnoles qui fuyaient l’ordre sans pitié du franquisme. En 1976 à Montpellier Angelita part rejoindre sa mère Julia hospitalisée en Espagne. Elle avait pourtant juré de ne jamais y retourner, après sa fuite, tant que Franco serait vivant. Accompagné du second mari de sa mère, René, Angelita part à Barcelone pour comprendre. Au fil du voyage elle va raconter son enfance, la guerre, la fuite, les camps des PO gardés par les gendarmes français, son père remis aux Allemands par la France de Pétain et déporté, mort dans les camps nazis. Il y aura ensuite le combat pour survivre, elle la gamine de huit ans qui ne reverra jamais sa meilleure amie Consuelo.
Un vrai voyage du souvenir écrit par Denis Lapière. Une page méconnue mais surtout occultée de notre histoire. Les Républicains espagnols gênaient en 1938 le gouvernement français qui les avaient pourtant aidés. Rivesaltes, le camp de la honte, les dénonciations, Eduard Torrents dont la famille a vécu un parcours similaire donne à son dessin toute la force et la pudeur nécessaire sans rien occulter. Tout est vrai même si bien sûr Lapière a romancé le destin d’Angelita et le mensonge qu’elle découvre.
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