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Quatre vies de Mario Marret, ne jamais céder

Un cas ce Mario Marret dont on redécouvre la vie de passion, de courage, d’action et de volonté. Il a donc Quatre vies Marret comme l’ont titré Nina Almberg et Laure Guillebon pour l’album qu’elles lui consacrent. Incroyable et pourtant vrai, Marret on le connait sans le connaître pour sa vie de cinéaste investi, touché par la grâce de la pellicule glacée. Pour sa vie de résistant, d’agent radio de l’OSS, parachuté pendant la guerre, beaucoup moins et pourtant. Un homme de foi Mario Marret et cet album doit se lire comme un acte de mémoire, de confiance dans ce que femmes et hommes sont capables de faire pour défendre la liberté par tous les moyens. Un récit cadré, percutant et un dessin qui s’accorde avec cette saga qui est aussi un roman d’aventure incroyable.

Jeune Mario est passionné par la serrurerie. C’est la guerre d’Espagne et il milite, anarchiste, décide de ne jamais avoir d’enfants. Attentats, direction Rivesaltes où on parque les Républicains espagnols. 1939 la guerre éclate et il se prend de passion pour le morse. Il sera opérateur radio. Il travaille pour Vichy mais rentre en résistance. Repéré il part pour Alger. 1941 il contacte les Américains, leur dit qu’il est radio. On lui donne un poste et des consignes. C’est l’OSS, récent service de renseignement US qui l’utilise car le débarquement en Afrique du Nord se précise. L’OSS l’oublie et le recontacte. On va avoir besoin de lui en France occupée. Il est parachuté avec un agent de l’OSS. Il émet et récupère des informations mais les Allemands le piste. Un radio a un délai de vie très court. Arrêté, il réussit à se faire libérer. Ensuite Mario change de cadre. En 1949 toujours radio il part sur le Commando Charcot pour une expédition en Antarctique. Le destin va lui offrir une nouvelle vie.

On se souvient de Terre Adélie, en 1951, premier film de Marret à succès. Il y en aura bien d’autres où il n’a pas oublié ses convictions politiques, devenu communiste. Ni sa passion de l’aventure, de la liberté et la lutte pour l’indépendance comme en Guinée portugaise, le Vietnam, ou le combat dans les usines. Cinéaste engagé, psychanalyste aussi. Nina Almberg avait signé un documentaire sur lui. Le passage à la BD, avec un travail de recherche pertinent sur un homme qui a aussi sa part de mystère, au dessin sensible de Laure Guillebon était nécessaire pour s’ouvrir à un autre public, donner l’exemple qu’il ne faut pas céder, croire et oser, convaincre et se battre. De nos jours, c’est un exemple à suivre et à méditer.

Quatre vies de Mario Marret, Steinkis, 24 €

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