Falloujah, journal d’un drame oublié

Falloujah, ville irakienne surnommée la cité des mosquées, reste encore aujourd’hui comme le symbole de la résistance aux troupes d’occupation US dès 2003 mais aussi comme un centre conquis par L’État islamique. En 2004, la ville est pratiquement détruite, bombardée par les Américains avec des bombes à l’uranium appauvri et le phosphore blanc, qui vont générer chez les enfants cancers et malformations pour les bébés. Feurat Alani est journaliste, irakien, et originaire de Falloujah où vit sa famille. Un retour sur son enfance, les jours sanglants, ses reportages sont autant de témoignages qui viennent rappeler le martyre d’une population civile prise au piège. Feurat Alani raconte et Halim Mahmoudi dessine à vif pour qu’on n’oublie pas un conflit qui n’en finit pas. La nouvelle collection Témoins du monde de Steinkis apporte une vision journalistique objective de faits souvent méconnus.

Falloujah

Quatre employés de sécurité US abattus et lynchés par la foule, les images ont fait le tour du monde en 2003. Une histoire stupide de jumelles, se souvient Feurat, en est à l’origine. La répression US va être terrible. Falloujah devient un enjeu politique et militaire. Pourtant avant 1991 et la première guerre du Golfe, il faisait bon vivre à Falloujah quand Feurat était enfant. La « libération » US est en marche. Feurat revient en 2004 à Falloujah et se retrouve confronté à une réalité terrible. Ses parents, ses amis dont certains ont combattu contre les troupes US lui racontent ce qu’ils ont vécu. Et puis il y a eu le phosphore blanc tombé du ciel, qui pénétrait partout, empoisonnait la population. A Falloujah on meurt comme après la bombe à Hiroshima. En réalité c’est des bombes à l’uranium enrichi qui en sont la cause.

Un témoignage qui va se poursuivre par un voyage de Feurat à Boston en 2007 et la découverte des conséquences sur les soldats américains de l’utilisation d’armes comme celles à l’uranium enrichi et non pas le phosphore blanc. Terribles comme en Irak où théoriquement la coalition, sans la France, en 2003 allait se battre pour détruire les usines d’armes chimiques de Saddam Hussein. Introuvables. Par contre, ces armes, comme au Vietnam, les USA allaient se servir des leurs. Le gardien du monde US se mort la queue. 2000 tonnes d’uranium appauvri aurait été larguées sur Falloujah. Un réquisitoire argumenté. Falloujah oubliée comme les recherches d’une poignée d’Américains pour faire exploser la vérité. Écrasant.

Falloujah, Ma campagne perdue, Steinkis, 18 €

Ma campagne perdue

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