Petit, un ogre d’exception qui veut échapper à son destin par Hubert et Gatignol

Dans la grande famille des ogres, on aimerait bien le plus petit. Un Petit ogre ? Impossible et pourtant Hubert (Miss Pas Touche) raconte sa vie et celle d’une famille certes attachante mais dévorante au sens strict du terme. Un voyage en noir et blanc scandé par des portraits sous forme de nouvelles, le tout mis en images avec un réel souci du détail et de la narration par Bertrand Gatignol. Un conte glaçant et merveilleux.

Les Ogres-Dieux Une erreur de la nature et de casting, l’épouse du Roi-Ogre accouche d’un avorton, d’un petit ogre en prime gentil et sympathique. Son sort aurait dû être définitif. Une bouchée et on n’en parle plus mais une mère, ogre ou pas, aime sa progéniture autrement que sous la forme de steak. Elle va confier Petit à une vieille tante, ogre elle même mais sympa et qui flanquerait des baffes au Roi-Ogre. Elle seule peut s’opposer au monstre. Desdée, c’est la tante, élève Petit dans la joie et la bonne humeur ce qui ne l’empêche pas de goûter à la chair humaine. Sans passion. Mais pris entre sa nature héréditaire et sa vision plus humaniste que lui transmet sa tante. But de la manœuvre que Petit fasse des enfants avec une femme humain pour faire évoluer et sauver la lignée des ogres dans le bon sens. Ce qui ne va pas être simple quand papa Ogre s’aperçoit que Petit a survécu.

Un aventure qui a une rare originalité aussi bien sur le fond de l’histoire que sur le plan graphique. On est dans ces contes qu’illustrait Doré, avec fougue et emphase maîtrisée. Les décors sont somptueux. Gatignol a beaucoup travaillé pour l’animation TV. Hubert joue avec noirceur et tendresse. On peut échapper à son destin. Il ajoute des pointes d’humour dont une touche finale qui montre toute l’ambiguïté humaine.

Les Ogres-Dieux, Tome 1, Petit, Métamorphose Soleil, 26 €

Petit

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