Batman Imposter, réalisme imparable

Glauque mais complètement bluffant ce Batman Imposter qu’on avait annoncé il y a plus d’un an. Déjà l’histoire elle-même est atypique, tordue, émouvante. Bruce Wayne se fait doubler, piéger, tombe amoureux, et flirte avec le vide. Ensuite il y a le dessin, les ombres, le trait, le découpage d’une rare et belle modernité, stupéfiant de créativité et dans lequel on ne se perd pas bien au contraire. On enchaîne avec les personnages et leur graphisme d’un réalisme imparable pour terminer par le film The Batman qui sort en mars, inspiré entre autre par cet album. Au total, Mattson Tomlin au scénario co-scénariste du film, Andrea Sorrentino au dessin et Jordie Bellaire aux couleurs signent un incontournable monument à découvrir absolument, surtout et même quand on n’est pas un spécialiste de comics.

Batman Imposter

Une psy et il en a besoin Bruce Wayne car il débarque chez elle en piteux état physique et mental. Elle sait que Bruce Wayne est Batman mais elle le soigne, ne le livre pas à la police. Elle se souvient de la mort violente de ses parents, sa colère enfant, son exil. Cela fait trois ans que Bruce Wayne est devenu Batman afin de sécuriser Gotham City plus sûre et moins corrompue. Leslie Tomkins lui demande de se confier ou elle le dénonce. Sa dernière aventure a failli mal tourner. Sur un de ses motos planquées dans Gotham il met hors d’état de nuire deux tueurs sanguinaires mais est blessé. Bruce est un Wayne. Il est riche et pourrait être puissant différemment. Mais c’est en Batman qu’il se sent utile. L’inspectrice Blair Wong enquête sur Batman et dans les hautes sphères il gène un certain Wesker car l’économie locale se ressent négativement de son action. Et puis Batman semble exécuter des méchants, sans jugement, bourreau implacable.

Bon on sait bien instinctivement qu’il y a maldonne, que le titre Imposter ouvre des possibles, que Batman ne peut pas être un méchant sans pitié. Encore que tout repose sur le machiavélisme de cette imposture. Qui est qui ? Batman héros ou bourreau ? Astucieux ce scénario, parfaitement écrit, amené sur ces dessins qui apportent émotion et force. On est avec Batman, dans son monde délirant qui pourrait le pousser au pire alors qu’il est encore jeune, auprès du duo qu’il va former avec Blair Wong. Impressionnant et captivant.

Batman, Imposter, Urban Comics, 18 €

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