Cartier-Bresson fait partie de ces quelques photographes mythiques qui ont marqué la première moitié du XXe siècle et dont la seconde guerre mondiale, après l’Espagne, sera le terrain de jeu. Normal donc que Henri Cartier-Bresson soit à la une de ce nouvel ouvrage de la collection Magnum-Aire Libre. Photographe militant, mais ils tous été, porté disparu par le MoMA, ami de Capa avec qui il fonde Magnum, Cartier-Bresson dépasse le cadre pourtant élitiste du photo-journalisme. Il y a un plus dans ses clichés, auquel on est sensible ou pas d’ailleurs. Sylvain Savoia est au dessin, Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël au scénario. Le dossier est signé par Thomas Tode.
Si cette photo fait partie de la légende Cartier-Bresson, on lui en préférera d’autres dont celles rassemblées dans le dossier dont une qui montre des enfants en larmes demandant à manger. Malheur aux vaincus. Le regard du petit garçon, visage pris entre deux barreaux est accablant de tristesse. C’est cela Cartier-Bresson, pas d’emphase et une photo qui accroche, qui témoigne et ne juge pas. L’œil du siècle l’a surnommé Pierre Assouline. Un parmi quelques autres quand même. Un album très clair, bien argumenté et intelligemment fait.
Magnum Photos, Tome 2, Cartier-Bresson, Allemagne 1945, Dupuis Aire Libre, 22 €
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