On ne voulait pas le laisser passer ce réquisitoire contre la maltraitance animale riche et bien fait. Sandrine et Flibuste sous la houlette de leur créatrice Sandrine Deloffre établissent un état des lieux en la matière, sonnent la charge, alignent chiffres et textes qui viennent épauler des pages dessinées. D’accord, on va dire qu’on est dans une vision écologique draconienne si ce n’est extrême mais on a aussi de belles prises de position réalistes sur des thèmes comme le cirque ou la corrida. Ils ont la foi chevillé au corps Sandrine et Flibuste. Bien documenté, trait qui colle avec le propos, mais une charge dans le ton d’une époque à laquelle il manque aujourd’hui un peu de recul parfois.
Un chien d’appartement, des animaux malheureux, Sandrine part avec Flibuste sur le sentier de la guerre. Les animaux de cirque dressés, maltraités, c’est le début. Souvenir, la tristesse de leurs regards dans la ménagerie mais les enfants aiment bien les nounours pour de vrai. Dilemme. Et la chasse à courre ? Alors là on interdit sans états d’âme, franchement, cors de chasse, meutes, servir comme ils disent le pauvre cerf. Tiens les courses de lévriers, hippiques (c’est beau quand même la communion du cheval et de son cavalier), Sandrine elle dégomme ferme. Quant aux combats de chien, de coqs, là aussi il faut éliminer, on est d’accord. Broyer les poussins, berk, les animaux de cinéma (elle oublie Rintintin qui a bercé ma jeunesse avec son copain Rusty), la corrida soit-disant tradition locale. N’importe quoi, on ferme les arènes.
La liste est longue. On retiendra encore pour les avoir montés (avec quand même plaisir on l’avoue) dans la jungle laotienne les éléphants touristiques que dénonce Sandrine. Tirons un trait sur les visons que la mode use et abuse. Enquêteurs animaliers de l’extrême comme Sandrine Deloffre nomme ses personnages pour finir sur foie gras, le lait, les zoos et la consommation de viande. En fait tous coupables, nous sommes et cet album enfonce à juste titre le clou. Efficace mais à étudier de près car on peut rêve. Sauf que nous sommes des faux-culs. La côte de bœuf ou le tournedos Rossini a toujours le vent en poupe.
Sandrine et Flibuste contre la maltraitance animale, Dargaud, 19 €
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