Albums

Faut pas prendre les cons pour des gens, épisode 3 en connerie majeure

Et on continue sur la lancée des deux premiers albums, petits bijoux d’humour ravageur, iconoclaste et déjanté. Sauf que Faut pas prendre les cons pour des gens fait dans le réel finalement. Emmanuel Reuzé au dessin et cos-scénarisé par Nicolas Rouhaud, Bernstein et Jorge Haudiquet (une équipe de choc) font voler haut leur opus en connerie majeure. Il suffit d’ailleurs de zapper la télé actuellement pour s’apercevoir que leur fiction est rattrapée par une réalité de la connerie (dangereuse) grandissante. C’est noir encre de Chine, déluré, déconnant mais avec sérieux. La connerie au quotidien, on a finalement aussi ce que l’on mérite. A mettre aussi au pied du sapin.

En fait le con le plus beau c’est celui qui pense qu’il ne l’est pas et en rajoute trois couches qui montrent qu’il en est la synthèse. Cabinets médicaux débordés, files d’attente, mourir avant d’être malade, c’est l’assurance décès en fait remise au goût du jour. Place en crèche, parcours du combattant, magasin air-shopping où on achète du vent qui meuble, les vieux qui font de la résistance et exam pour place en EHPAD, et si la on n’était pas si loin d’un futur terrifiant où la connerie serait devenue une institution. On passe sur la tauromachie à la chaine, les SDEF en grève où à dons minimum sinon pas acceptés, joueur de foot comédien (ça c’est pour de bon), terroriste submergé par la bureaucratie, la liste est longue, charnue dans ce tome 3 d’exemples rutilants de connerie de haut vol.

On y croit à leurs tours de cons, les auteurs. On en rigole car évidemment les cons ce sont les autres. Le gigot connecté, une merveille, l’horodateur où il faut sortir de Polytechnique pour l’apprivoiser, tout est à l’avenant. Le dessin avec répétition des cases, six cases par gag, et l’absurde mais froid, lucide, claquant, donc crédible, c’est un bonheur la connerie. On est sûr que ce n’est pas fini car elle est immortelle la connerie.

Faut pas prendre les cons pour des gens, Tome 3, Fluide Glacial, 12,90 €

Partager

Articles récents

Pilote, la naissance d’un journal, une aventure éditoriale épique

On croyait tout savoir sur Pilote Mâtin quel journal, qui a bercé nos très jeunes…

5 mai 2024

Envoyez l’armée, grandeur et servitudes miltaires

Une histoire à la Erre, Fabrice de son prénom pour lequel on a amitié et…

5 mai 2024

Mardival, la bête n’est pas morte

Un conte et légende moyenâgeux , avec une jeune héroïne, une bête qui mange les…

4 mai 2024

Habemus bastard, après lui le déluge

Il y a eu au cinéma Léon Morin prêtre avec Belmondo qu'on aurait bien vu…

4 mai 2024

Interview : Hervé Bourhis d’Infractus à American Parano

Il a du cœur Hervé Bourhis et le sien lui a joué un mauvais tour…

3 mai 2024

Bon voyage ? Un Latécoère avec Manini et Chevereau aux commandes

Toujours un plaisir de retrouver Michel Chevereau au dessin et Jack Manini au scénario pour…

3 mai 2024