L’Inversion de la courbe des sentiments, tournez manège

Des tranches de vie qui se coupent, se télescopent, Jean-Philippe Peyraud a mis en scène une comédie dramatique où il faut un rien pour que tout parte en live. Un célibataire qui ne croit plus entre autres à l’amour et vend des DVD est le pivot de cette accumulation d’évènements sur lesquels il n’a pas emprise. On va le suivre, lui et les siens sur des pentes glissantes qui pourtant auront une fin teintée d’espoir.

L'Inversion de la courbe des sentimentsRobinson vend des DVD à l’époque où tout le monde télécharge. Sa copine déménage et le vire. Sa confidente, la patronne du bar d’en face aurait comme un faible pour lui. Le père de Robinson débarque. Il est devenu SDF, sa femme en a ras le bol de sa liaison avec son ancienne secrétaire. Un cas le paternel. Mano l’employé de Robinson veut quitter le magasin pour monter une boutique avec sa fiancée mais n’arrive pas à lui parler. Mais dans la famille Robinson il y a aussi le neveu qui braque un supermarché et se planque avec une fille. On ajoute à tout cela Charlène qui débarque et dont Robinson serait le père.

Carton plein. On gagne à tous les coups et on ne se perd pas finalement dans cette succession d’avatars directs ou indirects. Peyraud a le ton qu’il faut pour ce genre d’exercice séduisant mais difficile. On flirte avec le drame qui s’efface devant l’humour. Les dialogues et le dessin s’accordent pour le meilleur. La tendresse finit par gagner la guerre mais il y aura des dommages collatéraux. Tournez manège.

L’Inversion de la courbe des sentiments, Futuropolis, 26 €

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