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Interview : Mic pour un Doudoumonstre joyeux

Un nouveau joli duo de personnages jeunesse, ce sont Lily et son doudoumonstre, un gros patapouf gaffeur que Mic a inventé. Avec Val à l’encrage et aux couleurs, il leur a concocté des aventures joyeuses et endiablées sous forme de gags chez Bamboo. Doudoumonstre a été adopté par toute la famille de Lily. Et mérite de l’être par les lecteurs. Mic avec beaucoup de tendresse et d’humour signe une BD atypique et rafraîchissante. L’auteur héraultais a répondu aux questions de ligneclaire.info. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.

Mic ®

Mic, d’où vient ce Doudoumonstre ? Vous avez travaillé en étroite collaboration avec Val ?

En fait le projet vient de moi au départ. J’ai créé les personnages, une dizaine de gags en demie-planche. Je connaissais un peu Val qui est en Lozère. Comme je ne suis jamais vraiment satisfait de mes encrages, j’avais mis une annonce sur Facebook disant que j’avais un projet, que j’avais des crayonnés et personne pour encrer. Val m’a répondu et il a fait un essai. J’ai trouvé ça très dynamique, il a un trait sympa un peu cartoon.

Avant cet essai vous aviez fait un story-board ?

Oui, il y avait une dizaine de gags et les personnages, le concept était posé. On a monté un dossier pour les éditeurs et Olivier Sulpice de Bamboo a suivi.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer le doudou ? Vos filles, une idée précise ?

Oui, j’avais envie d’un personnage féminin comme Lily. On voit beaucoup de petits garçons en BD. Je voulais une petite fille et l’accompagner d’un faire-valoir. Je voulais être proche de Calvin et Hobbes. C’est un personnage qui a un vrai rôle le doudou mais que tous voit contrairement à dans Calvin et Hobbes. Il est très vite rentré dans la famille sans vraie explication de son arrivée. On est immédiatement dans le vif du sujet.

Vous n’avez pas été tenté par une histoire longue plus que par des gags ?

Au début, dans toutes mes séries ce sont des strips, je pense les gags en trois, quatre cases. Je suis parti sur le même principe et sur des demies-pages. On est dans un registre très jeunesse de deux gags par page validé par Bamboo.

C’est un doudou atypique qui a des cornes ?

On ne sait pas à quoi ça lui sert. Mais il faut que je trouve l’explication (rires). C’est venu comme ça.

Il sent mauvais mais il est gentil et un peu trouillard. Et Lily elle déménage.

Pour moi, elle est pétillante Lily. Elle ne rentre pas dans le moule de la petite fille classique sage. Elle est très actuelle.

Il y a toute la famille avec elle, son frère, ses parents, son petit amoureux et le chat qui est le souffre-douleur. Le doudou est adopté par tous.

Il a une relation privilégiée avec Lily. J’ai beaucoup pensé en le créant à mes filles mais qui sont grandes. C’était une façon de leur rendre hommage. Un clin d’œil.

Il est aussi un peu diablotin le doudou.

On apprend dans l’album qu’il vit dans un monde parallèle avec plusieurs monstres qui choisissent de venir à la rencontre d’un enfant. Il apparait sous le lit de Lily parce qu’il aurait été puni et envoyé dans notre monde.

Il y a une philosophie du doudou ?

Il subit un peu les sentiments des enfants. Sa philosophie c’est le lien entre ses parents et le monde extérieur. La transition entre les deux. Le confident qui rassure en cas de danger. Il est à l’écoute de Lily. Elle s’en sert, c’est un compagnon de jeu. Elle l’amène à l’école. La maîtresse l’autorise à l’apporter et il met la pagaille.

Car il est imposant ce Doudoumonstre.

C’est un choix pour l’effet comique du gros patapouf et protecteur par la taille. C’est son rôle.

Vous êtes parti sur une série ?

Oui, si ça marche bien sûr. On va attendre l’impact des ventes car c’est en plus le premier album chez Bamboo en gag demie-planche. J’avais contacté plusieurs éditeurs.

On le verrait bien animé.

Oui, on y a pensé, c’est très rythmé mais pourquoi pas plus tard.

Vous allez le présenter dans des salons BD ?

Oui, dans des festivals, un par mois jusqu’à l’été. Le premier à La Grand Combe puis près de Perpignan. Sérignan peut-être, pourquoi pas Fabrègues. Arles aussi en mars.

Hormis le doudou quoi d’autre ?

Je travaille toujours sur des projets pédagogiques pour les écoles. On refond la méthode de lecture en fonction des nouvelles instructions ministérielles. C’est ma priorité. Pour la BD j’attends le feu vert éventuel pour la suite de Lily et Le doudou qui a l’air de plaire. J’ai aussi des personnages en attente mais rien de définitif.

Il y a déjà eu des doudous en héros ?

Dans Calvin et Hobbes mais les parents ne le voient pas. Non, je ne crois pas, c’est un peu une première ce doudou. Je voulais vraiment quelque chose d’affectif. Il y a du visuel mais aussi du sentiment à travers les personnages. Vous savez, il y a même un site internet pour doudou perdu.

Visuels fournis par Mic ®

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