Bataille de Verdun, l’agonie du Fort de Vaux en 1916

En mai 1916, le Fort de Vaux est l’un des symboles de la résistance française pendant la bataille de Verdun. Les Poilus vont s’y accrocher jusqu’au bout, coupés de leurs lignes et face à une armée allemande qui fait de sa prise une affaire d’honneur. A Verdun ou à Vaux on ne passe pas selon la formule consacrée. Pendant dix jours début juin 1916, à Vaux les hommes qui y sont enfermés vont se battre et mourir seuls, sans eau, à bout de souffle. Jean-Yves Le Naour, historien spécialiste du premier conflit mondial, fait revivre la bataille et le siège du Fort de Vaux. Marko en assuré la mise en scène et Inaki Holgado le dessin, sobre et puissant, sans concession et si humain. Un épisode qui marquera à jamais les survivants du Fort de Vaux.

L'agonie du Fort de VauxBien que blessé et en convalescence le commandant Raynal accepte de prendre le commandement du Fort de Vaux. En ce mois de mai 1916 la bataille de Verdun fait rage. Les forts de la zone, Vaux et Douaumont sont un enjeu stratégique important pour les deux camps. Quand Raynal arrive à Vaux il comprend qu’il lui faut en réorganiser les défenses et remonter le moral des hommes pris au piège des murs de béton et bientôt encerclés par l’armée allemande. Les obus vont tomber en masse sur le fort, 2000 par heure au plus fort de l’offensive. Seuls les pigeons permettent encore si ils ne sont pas abattus de communiquer avec les lignes françaises. Vaux est une île sur laquelle les Poilus repoussent les vagues d’assaut du fils de Guillaume II. Des escouades de soldats perdus viennent se réfugier à Vaux mais se pose alors le problème du ravitaillement et surtout de l’eau. Dans la citerne elle a croupie obligeant les hommes à se rationner. Gaz, lance-flammes, les Français résistent et envoie des estafettes demander de l’aide.

Au Fort de Vaux, les Poilus seront allés encore plus loin que ce que l’on leur demandait. Ils se rendront, environ 500 hommes, épuisés et mourant de soif, et les Allemands leurs rendront les honneurs. On avait désarmé Vaux car Verdun n’était pas un enjeu majeur pour les Français. L’offensive allemande les surprendra. Le général Nivelle tentera de le reprendre et fera massacrer ses troupes pour rien. Les Allemands abandonneront le Fort de Vaux début novembre 1916 et les Français le réinvestiront. Au total, tout ça pourquoi ? Pour l’honneur peut-être mais surtout pour résister quoiqu’il advienne et enrayer l’offensive allemande qui voulait prendre Verdun et saigner l’armée française. 700 000 morts en tout dans les deux camps. Le Naour avec son album rend hommage à ces hommes qui, certains le comprennent difficilement aujourd’hui, ont été fiers d’avoir résisté à Vaux. Un cahier historique de huit pages clôture l’album. A Fernand Chamboredon, blessé, gazé et fait prisonnier à Vaux, un grand-père épatant et si humain.

Verdun, Tome 2, L’agonie du Fort de Vaux, Grand Angle, 13,90 €

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