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L’Exécuteur T3, regrets éternels

On va le regretter L’Exécuteur. Dans ce tome 3 John Wagner et Arthur Ranson mettent un terme à ses extraordinaires aventures. On tire un trait et on passe à autre chose ? A voir. C’est un coriace Harry Exton qui est meilleur dans une drôle de compétition dirigée par les Voix où il faut soit tuer son adversaire, soit lui couper un doigt comme preuve de sa défaite. Et à la clé une poignée de joueurs très fortunés qui parie des sommes énormes sur leurs candidats. Avec les aventures mouvementées de L’Exécuteur les éditions Delirium sont fidèles à leur politique éditoriale, faire découvrir, en français, le must de la BD anglaise méconnue souvent par le public hexagonal. Pour ce tome 3 Harry va avoir du pain sur la planche si il veut prendre sa retraite, vivant.

Il avait demandé à sortir du Jeu, Harry, en finir, et il a accepté pour cela un contrat avec un sénateur américain. Donnant-donnant et Harry en prime a pris des notes sur ses exploits pour se couvrir. Sauf que ça ne suffit pas et dans sa planque au milieu des bois il redevient la cible des joueurs. Il est pourtant peinard, amant de la femme du dentiste du coin et a un ami fidèle qui ne sait rien sur lui, Wiley. Mais sa protection, le sénateur Jacklin meurt dans un accident d’avion. La chasse est à nouveau ouverte et Harry, devenu entre temps Raymond Perkins, est le gibier de treize tueurs que les Voix lancent sur sa piste. Les Voix emploient les grands moyens. Harry se rend compte que les tueurs trouvent un peu trop facilement sa piste et commence à faire le ménage. ERT en plus une des Voix est un réalisateur de cinéma qui veut tourner un film sur le sujet.

On a dans ce dernier épisode une palette impressionnantes de malfaisants et de Voix plus tordues les unes que les autres. Il y a une foule de détails collatéraux qui sont autant d’éléments scénaristiques bienvenus et pertinents, avec des surprises bien sûr, des rebondissements. Le dessin de Ranson est un plaisir souligné par des couleurs plus ou moins volontairement chargées selon les ambiances. Harry n’a aucun état d’âme, solitaire, sorte de robot tueur et pourtant on décèle dans ce final un sorte de compassion, qu’il serait capable d’amour et d’amitié. Au moins en apparence car il n’aime pas laisser des traces. Complexe Harry, c’est ce qui fait son charme. Il n’a pas un seul visage. On va vraiment le regretter Harry. On n’en dit pas plus. Cette trilogie est indispensable et elle se lit, se relit avec beaucoup de plaisir car on y trouve toujours un détail qui vous a échappé. Du grand art, noir à souhait, une merveille dans la lignée aussi des meilleurs films du genre dans les années soixante-dix.

L’Exécuteur, Tome 3, Les Proies, Éditions Delirium, 24 €

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