L’Ère des anges, Liu Cixin au paradis

Un nouveau titre qui vient compléter Les Futurs de Liu Cixin (La Terre transpercée), une collection dont le but avec les adaptations des nouvelles de cet auteur est de publier quinze récits de SF signés par des scénaristes et dessinateurs de tous les pays. Le tout en donnant des visions possibles, plausibles si ce n’est heureuses de notre avenir. L’Ère des anges est comme souvent une histoire de conflits, de guerre, d’hégémonie. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Un chercheur génial reconditionne le genre humain pour qu’il ne souffre plus jamais de la faim. Sauf que ça va déplaire aux démocraties riches et bien pensantes. Sylvain Runberg est à la manœuvre avec un sujet qui lui convient à merveille, un brin SF, de l’action et des sentiments qui posent question. Côté dessin c’est Ma Yi (Le Manoir Sheridan) qui est aux crayons avec une belle efficacité face à la diversité des ambiances.

L'Ère des anges

Les Forces de l’ONU et celles des USA ont presque rayé de la carte la Xambie que dirige en Afrique le professeur Ita. Il accepte de se rendre et rejoint un porte-avions US commandé par Blair et où se trouve l’amiral Baxter. Ita leur a apporté un exemple de ce qu’il est arrivé à faire dans le domaine de la génétique. Ils sont horrifiés. Il leur raconte son enfance erratique en Xambie, dans un pays en guerre, la mort de sa petite sœur affamée. Ce seront ensuite des études brillantes en biochimie, l’association avec William Vinto, des découvertes majeures et la création d’une entreprise qui va en faire un milliardaire. Il trouve un macrolangage qui va lui permettre de pousser au plus haut sa programmation génétique. Prix Nobel et rencontre avec le président de Xambie, Ita poursuit ses recherches, crée de nouveaux éléments. Tout bascule en Xambie et Ita y retourne avec un plan bien au point.

Laboratoire secret, chercheurs de toutes l’Afrique, Ita pourra-t-il construire un humain parfait ? Vaste question (on maintient le suspense) et qui dans le cas de cette nouvelle est pour le moins gentiment fantaisiste à bien des égards. Reste qu’on se prend au jeu, que les gentils vont dérouiller les méchants. Liu Cixin met toujours de l’espoir dans ses récits. Une bonne structure narrative avec tout ce qu’il faut. Ita flirte avec dieu, éthique et génétique de pointe ne font pas bon ménage. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. Amusant.

Les Futurs de Liu Cixin, L’Ère des anges, Delcourt, 19,99 €

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