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La Porte de l’Univers, Goossens au paradis

Bon, c’est vrai on a tardé à parler de ce qui sera l’album de l’année, en nettement moins traumatisant que Le Petit Frère. Il faudrait élever une statue à Daniel Goossens car il a ouvert La Porte de l’Univers. Rien ne sera plus pareil désormais. L’humour il en fait le tour, le secoue comme un prunier, l’expertise. Pourquoi on rigole ? Robert Cognard, humoriste sur le retour et viré pour cause d’âge limite va vous le dire. Encore qu’il a de la ressource Cognard et des Lettres, enfin pour ceux qui ont le même âge que Goossens. Donc, on jubile, on se laisse aller, on découvre le secret de Corto Maltese, que Dieu se prend pour Malraux avec Jean Moulin. On y ajoute la Monroe, Mitterrand, Mitchum, Hitler pour la moustache invisible, on en passe et des meilleurs ou des pires. Le destin de Cognard est entre vos mains. Une source d’inspiration impérissable.

Robert Cognard a un beau métier, faire rire mais il est en manque de gags. Et son patron lui offre des vacances à long terme. Viré Cognard. Au placard le Bob qui pourra même pas finir en beauté. Un historique assassiné Cognard. Sa Sheila se fait la malle et Cognard est condamné à faire les bistrots, à aller voir une femme de mauvaise vie à qui il raconte l’histoire de la casquette de Corto. Et si il avait porté une casquette Pernod qui aurait déplu à l’instructeur de Full Metal Jacket ? Il perd les pédales le Bob, évoque Roger Nicolas (écoute, écoute, écoute, NDLR, ignares), Zavatta, Fernand Raynaud, Maurice Chevalier, Fernandel, Bellus, Faizant (Cherchez sur le net). Au salon du rire il fait un bide Cognard quand il dit qu’il essaye d’ajouter une pierre au mur qui arrête le torrent de la connerie. C’est pas gagné.

Un procès, la taule, le gène comique familial très anal, Cognard a commis une bévue fatale, se soigne par l’art mais est muté chez les Marines de l’Alabama. C’est plus un destin, c’est une odyssée la vie de Cognard dont les cheveux blanchissent. Le boeuf de Kobé, qui croyait faire le chocolat au lait, on parle d’affaire Cognard, comme Dreyfus. Goossens a un un humour en forme de couteau Suisse, multiple et pas avarié. On le pratique depuis pas mal de temps mais cette fois il dépasse les sommets. La Porte de l’Univers est ouverte par un petit reporter à houppette. Mais aura-t-il les réponses ? On sait que Dieu n’a pas réponse à tout. Un bijou, une merveille, dixit Louis Jouvet, « comptez pas sur moi pour vous repêcher je ne sais pas nager ». Bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme dit Edouard Baer « Goossens est un génie et en plus il est vivant ».

La Porte de l’Univers, Fluide Glacial, 19,90 €

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