Jean Dytar est un magicien de l’art, un auteur inspiré que la BD transcende. On l’avait vraiment découvert à la parution de La Vision de Bacchus, son second album qui traitait de la création artistique, de ses mystères. Dytar, on l’a dit, avait su magnifier cette BD qui est pour lui un sublime moyen d’expression artistique. Dytar est toujours d’une rare sincérité dans ses écrits et son dessin. Il y a eu ensuite Florida et l’aventure extraordinaire d’un maître cartographe au XVIe siècle, projet qu’il avait déjà en tête quand sortait Bacchus. Aujourd’hui, Dytar retourne au musée pour Les Tableaux de l’ombre, ces petits-maîtres écrasés par les « grands », ceux devant lesquels on s’extasie, méprisant allègrement les premiers, sortes de bouche-trous de circonstance qui vivotent dans l’ombre des stars. Pas un regard ou par pure forme. Mais des fois…
Que va-t-il arriver ? La Joconde à la trappe ? Les grands au placard, dans les réserves ? Tout est possible. Mais il y a Jean Dytar qui va sûrement trouver une issue à ce triste conflit. Oui les petits maîtres sont tout aussi importants que les stars des cimaises. Une très belle fable, tendre, joyeuse, pleine d’humour, très joliment dessinée avec de belles surprises dans l’air du temps. Mais est-ce que tout ceci n’aurait pas un petit parfum de vérité ? Allez savoir. Toujours est-il, qu’une fois de plus, le très rare et subtil Dytar signe un album attendrissant que savoureront avec délices petits et grands.
Les Tableaux de l’Ombre, Delcourt et Louvre éditions, 14,95 €
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