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Biographie : Joseph Gillain une vie de bohème

Il a marqué les souvenirs de tout lecteur de BD des années 60. Gillain, c’est Jijé, pour Spirou, Jerry Spring, Don Bosco, Tanguy. Mais aussi un peintre, un illustrateur, un sculpteur, un talent rare, un maître que l’on a eu un peu tendance à oublier, Grand Prix d’Angoulême en 1977. On va pouvoir le redécouvrir avec une superbe et très complète biographie, Joseph Gillain une vie de bohème éditée par le Musée Jijé.

En voici ce qu’en dit l’annonce car on n’a pas lu cet album mais on peut se fier au travail de l’auteur. Dans un album minutieusement documenté, François Deneyer retrace la vie et carrière de cet artiste polyvalent et attachant. Il évoque en détails son enfance à Gedinne, puis à Florennes, ensuite à Châtelet. Ses débuts artistiques aux côtés d’Alexandre Daoust, puis à l’école de métiers d’Art à Maredsous, ensuite à l’université du Travail à Charleroi, pour terminer à La Cambre à Bruxelles. Joseph Gillain sera peintre, graveur et sculpteur à Corbion, Dinant, Bouvignes, Overijse, La Panne, Waterloo aussi à Cassis, Juan-les-Pins et Draveil mais plus connu par sa carrière dans la bande dessinée sous le nom de Jijé.

La biographie rappelle ses relations avec Hergé (avant, pendant et après la guerre) ; l’apprentissage de ses premiers « élèves » — Will, Morris et Franquin — avec lesquels il a formé la « Bande des quatre » ; son périple aux États-Unis et au Mexique (1948-1950) ; ses relations avec Georges Troisfontaines, Jean-Michel Charlier et René Goscinny ; les premiers pas de Jean Giraud dans l’atelier du maître en 1957 puis l’année (1960-1961) qu’ils passeront côte-à-côte à travailler sur Jerry Spring et dans les revues Bonux-Boy ; ses amis qu’étaient Max Mayeu (alias Sirius), Guy Bara et Guy Mouminoux ; les nombreux débutants qui ont fréquenté sa maison à Champrosay dans les années 60 et qui ont fait carrière pour certains dans la bande dessinée, pour d’autres dans les arts graphiques ; les longs séjours d’apprentissage d’André Juillard, Christian Rossi et François Boucq ; les séances de dédicaces avec Berck, Lambil, Cauvin, Pesch, Walthéry ; ses relations avec la maison d’édition Dupuis à Marcinelle (Journal de Spirou), son parcours dans le journal Pilote puis Tintin. Et beaucoup d’autres anecdotes qui permettront de mieux connaître et comprendre cet artiste étonnant.

On découvre la vie d’un artiste hors norme, au verbe farceur et moqueur, au regard intuitif et observateur, aux mains débrouillardes et inventives qui s’est glissé dans l’histoire de la bande dessinée belge et française où il s’est distingué comme un chef de file, un « père nourricier », un faiseur de talents. Joseph Gillain une vie de bohème c’est 448 pages, dont 930 visuels au total, 333 photos, 55 documents, 94 peintures, 13 sculptures, 18 gravures, 92 dessins ; et pour l’aspect bande dessinée : 47 planches, 27 couvertures, 57 strips, 143 cases et 53 illustrations. Pour toute précision mail@jije.org.

Joseph Gillain, une vie de bohème, Éditions Musée Jijé, diffusion Bruno Graff, 39 € disponible dès le 16 novembre 2020

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