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Waterlose, Napoléon sa vie, son œuvre

Salade César avait été un grand moment de gastronomie BD. Alors autant passer d’un empereur à un autre pour la suite du menu. Jules a été mis à l’écart par Bonaparte, César par Napoléon. Et ils y sont allés à tours de bras, de crayons, de balivernes, de jeux de mots Karibou et Josselin Duparcmeur. Waterlose est un petit nom (roman) charmant comme dirait Fernandel en chantant Ignace. Pas de bons souvenirs pour la douce France, Waterloo morne plaine et Napo le loser sont dans un bateau qui coule. Que reste-t-il ? Le livret fort peu académique mais historique sur le fond avec décalage au quart de tour pour la forme, Napoléon qui se prend pour Robinson n’est que le début loufoque, drôle et comique d’un règne qui va partir en quenouille revisité avec un humour qui n’épargne pas notre Empereur préféré vedette en solo et contre tous.

Sainte-Hélène faut s’y habituer quand on a été le maître de l’Europe (avec quelques baffes à la clé). Napo il aime les dragons et voudrait en mettre dans ses mémoires. Il faut qu’il raconte sa vie à son fidèle Las Cases. Son ambition, que l’ancien monde s’effondre et que le nouveau commence. On ne voudrait pas dire mais il y en a un qui a repris un brin la formule, président et candidat. Le gardien impérial, le british Lowe fort peu sympathique a une vision très particulière des pulsions érotiques de Napoléon. Dans sa jeune Napo en 1799 a joué au foot. Nul mais leader dans l’âme, faux-cul en prime. Il dérape l’Empereur, joue les jeunes et prend des coups de cravache mais est le roi de l’effet de surprise. Surtout tout nu.

Alors ses mémoires à l’Ogre, vraies ou pas, édulcorées ou saupoudrées, des mensonges ou une réalité qui a bâti la France ? Ironie et calembredaines, il ne va pas en louper une Napoléon premier du nom. Une carrière faut pas croire ça peut être fait de petits riens, badminton, Joséphine, le Directoire, la pierre de Rosette, Talleyrand diable boiteux ou merde dans un bas de soie. Il avait le sens de la formule Bonaparte. Les auteurs n’en manquent pas une, repassent une couche mais ne négligent pas les fondamentaux style Austerlitz, la Russie (déjà). Bon on rigole, on s’étonne, on accroche et il est le roi l’empereur, même quand c’est la Bérézina. Il y croit le bougre. Et nous aussi.

Waterlose, Delcourt Pataquès, 13,50 €

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