Jamais vraiment retirés des affaires les vieux truands marseillais, ceux de la (belle?) époque. Les survivants se font oublier, jouent aux cartes, à la pétanque mais si on les agace ils se serrent les coudes. Danger à tous les étages. Dans Barbecue marseillais c’est un spécialiste du polar, Eric Corbeyran qui sort de sa planque François Manzoni. On a flingué et rôti un de ses anciens potes, avec sa femme. Pas content le Naple, son nom quand il était encore en activité dans le milieu. Pas avare des ses services non plus Naple, à condition que le courant passe, ce qui va être le cas avec le jeune Zinedine. En avant la musique sous le crayon de Manuel Garcia (Une Génération française) qui a traité façon comics ce scénario très franco-belge. Du solide style classique mis au goût du jour sur fond de voix off du truand retraité.
Du vrai bon polar qui a du souffle. Corbeyran connait la musique et les bon ressorts de ce genre de récit. Il y a ajouté le contexte actuel du banditisme des cités marseillaises. Faut pas toucher aux idoles et on ne réveille pas l’eau qui dort. Un scénario qui à la fois innove et reste dans le classique bien ficelé. Pour le dessin de Garcia, hormis quelques petits défauts dans les visages, le ton y est, façon comics, efficace et percutant. Un album qui fonctionne parfaitement.
Barbecue marseillais, Hachette Comics, 17,95 €
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