Il a un un petit côté Bonnot, celui de la bande, le héros de Matz et Léonard Chemineau, mais quand même en plus sympathique. Alexandre Jacob est un anarchiste cambrioleur qui a sévi au début du XXe siècle. Un Arsène Lupin décontracté (il aurait inspiré Maurice Leblanc) mais jusqu’au boutiste qui va faire des siennes et dont les deux auteurs racontent la vie aventureuse dans Le Travailleur de la nuit. Un petit Marseillais qui va devenir un prince de la cambriole sans dieu ni maître. Un insoumis amoureux mais incapable de fermer les yeux sur les injustices qui l’entourent. Sur un très bon dessin de Chemineau.
Évasion, roi des coffre-forts qui ne lui résistent pas, smoking et vols de titres, Alexandre écume Paris, la Côte d’Azur, constitue une bande redoutable. Il invente le coup du parapluie pour percer un plancher en recueillant les gravas. Il va déraper et tuer un policier. C’est le début de la fin. Et le bagne à la clé. Le parcours est saisissant. Alexandre Jacob est un insoumis qui va au bout de ses idées. Il aidera à une enquête sur les conditions abominables de détention au bagne de Guyane. Mais il s’en sortira. Cette biographie romancée est à sa façon un hommage à un honnête homme qui payera sa dette comme on dit mais ne se reniera jamais, résistera. On le découvre et, sans vraiment le juger, on le trouve sympathique et émouvant. Une belle écriture de Matz.
Le Travailleur de la nuit, Rue de Sèvres, 18 €
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