Un Beyrouth auquel ressemble Alep aujourd’hui même si la guerre au Liban au début des années 80 n’a rien à voir avec les causes de celle qui ensanglante la Syrie. Et un homme, Simon, qui a promis venir jouer Anouilh à Beyrouth avec des acteurs de toute confession et de tout clan. Antigone sera au programme. Le Quatrième mur de Sorj Chalandon, Corbeyran et Horne est un drame en plusieurs actes qui comme la pièce aura une fin digne de la tragédie d’Anouilh et de celle qui a endeuillé le Liban. Un moment d’une rare intensité, bourré d’émotion et de larmes, d’espoir fragile et de désespoir, d’humanité.
C’est en quelque sorte un chemin de croix celui de Georges qui va vouloir aller au bout de sa promesse, d’une certaine forme d’utopie qu’il veut faire coïncider à la réalité. A Beyrouth il découvre ce qu’est la guerre bien loin des micro-drames européens, des manifs encadrées, des soucis de riches. Ses acteurs seront finalement ses apôtres réunis pour une seule et unique représentation. Encore faut-il qu’elle ait lieu. Georges est le héros et la voix off de ce drame qui va se jouer dans une ville en ruine. La guerre va déborder. Israël, Sabra et Chatila (septembre 1982), puis la Syrie, l’ONU, le Liban continuera à sombrer. On n’en sort pas intact de ce Quatrième mur qui montre que la grandeur de l’homme est de pouvoir croire en l’impossible. Un grand moment de littérature dessinée adapté du roman de Sorj Chalandon dont tous les auteurs sont à remercier.
Le Quatrième Mur, Marabulles, 17,95 €
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