Ladies with guns, le western dont les femmes sont les héroïnes

Des dames et des flingues, une tendance très actuelle que le cinéma a mis aussi en vedette depuis quelques années sans oublier Joan Crawford dans Johnny Guitar. Avec Ladies with guns, Olivier Bocquet au scénario, Anlor au dessin et Elvire de Cock à la couleur ont mis en chasse cinq femmes d’horizons différents que le hasard mais aussi la soif de liberté vont réunir. Sans oublier que les mecs elles en ont ras le bol de leur machisme, leur violence, leur bêtise. Un western féministe en quelque sorte mais pas que, une aventure très bien montée avec des personnages improbables qui vont mettre en commun leur talents, leur solidarité pour tenter de s’en sortir sans états d’âmes. Et sans rien avoir à perdre. Bocquet sait faire monter la sauce, Anlor avec Amère Russie, Camp Poutine n’a rien à prouver bien au contraire et franchit avec ces drôles de dames un cran de plus vers le haut que les couleurs révèlent de belle façon. Une balade en Colt et cadavres majeurs style Godless (lire la chronique de Télérama).

Ladies with guns

Dans sa cage elle a du mal à se planquer Abigail dans les bayous. Quand on est une jeune esclave et qu’on a agressé son maître l’avenir se réduit vite. A moins qu’une Anglaise déjanté, Kathleen ait une Winchester dans les mains et une Indienne Chumani un arc dont elle se sert avec brio. Kathleen et son mari sont venus d’Angleterre s’installer mais les Indiens ont attaqué la caravane. Et la jeune femme a découvert le pouvoir des armes pour survivre tout en gardant un œil sur un tonneau qu’elle trimballait dans son chariot. Et en tuant le frère de Chumani. Ça crée des liens. Résultat le trio s’est formé mais problème, impossible d’ouvrir la cage d’Abigail. Et ce n’est qu’un début parce que manquent encore à l’appel deux cas d’espèces, Daisy, ancienne institutrice et Cassie qui sait donner, enfin vendre, du plaisir.

Un sacré quintette qui va jouer sa partition. Abigail n’aura pas le choix, les autres non plus mais la loi va y voir à redire à coup sûr. Les Pétroleuses sont de retour, nouvelle vague façon massacre sans tronçonneuse. Elles ont de l’avenir les Ladies mais on peut aussi penser que le drame va faire partie de leurs quotidiens face à la violence des mecs qui les entourent dont elles ne veulent pas être les esclaves soumises. Du brut de décoffrage qui déménage à souhait.

Ladies with guns, Tome 1, Dargaud, 16 €

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