Bob Denard, les Affreux au Congo

Il aura été un pur produit guerrier de la seconde moitié du XXe siècle. Bob Denard, le mercenaire, le soldat perdu aura un parcours à nul autre pareil, que ce soit dans les rangs de l’armée française, terroriste occasionnel, homme de main des services hexagonaux sous un gaullisme aux pleins pouvoirs qui considère que l’Afrique est sa résidence secondaire. On en passe, il y en aura encore des meilleures dans la vie de Denard que Olivier Jouvray et Lilas Cognet ont mis en partitions. Il aurait même voulu être roi-président.

Le dernier mercenaire

Une jeunesse pendant la guerre, un engagement dans la Marine et des opérations amphibies pendant la guerre d’Indochine, ingérable, Bob Denard vit au Maroc et envisage d’assassiner Mendès-France. Un séjour à l’ombre et en cette fin des années cinquante il a une révélation. Le Congo belge entame son indépendance mais dans une pagaille monstre. Le Katanga fait sécession avec Tshombé qui fait appel à des mercenaires. Hello Bob en 1961. Bombardé lieutenant il va finalement réussir son entrée et devenir le patron. Les Affreux sont nés.

Bob Denard

On a avec cet album un très précis récapitulatif de la situation historique et politique de l’époque. Ce qui n’est pas rien car oublié et complexe. Denard était un intuitif, sensible aux ambiances et connaisseurs en hommes. Il partira, reviendra au Congo et repartira. Il faut bien vivre et quand on ne connait que le métier des armes, Denard ira là où on se bat jouer avec le mort et le pouvoir. Avec en tête de montrer aux Français qu’il aurait pu être un des chefs de leur armée. Une biographie qui flirte aussi avec des visuels surréalistes d’un trait très affirmé. Les Comores seront sont chant du cygne. Un homme hors normes qui a marqué le siècle et valait bien qu’on raconte son histoire qui vaut largement autant que bien des BD d’action inventées.

Bob Denard, Le dernier mercenaire, Glénat, 22 €

4.7/5 - (7 votes)