Il restera à jamais un écrivain mythique pour deux raisons. Son talent est la première, son sens inné de l’écrit, du ressenti. Sa mort est la seconde. Il disparaît en pleine gloire et au moment où sa terre natale l’Algérie, sa muse, gagne son indépendance. Le portrait de Camus qui sort chez Soleil a un mérite énorme. Il redonne à l’homme sa place, ne nie pas bien sûr l’écrivain qu’il replace dans le contexte d’une vie difficile et tourmentée.
La suite est à lire dans cet étonnant et brillant Camus dont la voix off scande les étapes d’une vie illustrée et dessinée par Laurent Gnoni. Mais c’est peut-être l’idée de José Lenzini, spécialiste de Camus, de présenter sous cette forme sa vie qui est le plus touchant. On approche Camus, on le suit, on l’entend. Quand on l’a lu (et qui ne l’a pas lu ?) Lenzini ouvre d’autres pistes, plus familières, plus humaines. On a le Camus de Combat, de l’Étranger. On a la bêtise de Sartre, philosophe dépassé et jaloux. Camus, lui, restera à jamais un honnête homme courageux.
Camus, entre justice et mère, Éditions Soleil, 17,95 €
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