Le Cri, un suspense des meilleurs

Que voilà un excellent thriller qui fait froid dans le dos, remarquablement mené par Makyo au scénario (Un Homme normal) d’après Nicolas Beuglet et son roman paru en 2016, Laval NG (Alter) au dessin plus que puissant, disons le beau aussi. Le Cri c’est un polar qui commence presque sur du banal mais dérape vite, s’emballe avec comme leader une inspectrice d’Oslo Sarah Geringën, au passage ex-commando dans l’armée, et un journaliste français sans oublier une possible araignée planquée dans la toile, la CIA. Sauf qu’il y a des vérités qui peuvent coûter cher à ceux qui les connaissent. Une montée en puissance dans la narration qui fait qu’on s’accroche aux cases, qu’on attend fiévreux la suite dont on se doute bien que tout va aller crescendo et qu’il n’est pas du tout dit que happy soit la end. Du solide tout en finesse et ciselé avec soins sur un trait, des couleurs qui explosent. Qui donne aussi très envie de lire le polar.

Le Cri

Oslo, un asile psychiatrique, un mort qui se serait étranglé, l’officier Dorn a appelé l’inspectrice Sarah Geringën. Le cadavre n’a pas d’identité et 448 tatoué sur le front. Le légiste s’en empare et Sarah interroge le directeur Grund qui avoue que le patient a été amené dans son établissement il y a 35 ans, sans nom, sans mémoire. Mais il y a un problème, le corps a été déplacé. L’homme n’est pas mort dans le quartier A où on l’a trouvé. Un infirmier craque. Rien ne colle. Il était en zone C et sa chambre est couverte de dessins incohérents, de poissons. C’est là où il est mort. Près de lui il y a un autre malade Janger qui dit qu’il a crié, un cri moche comme tous les soirs. Le sommeil noir l’a tué. Grund réussit à s’enfuir et à mettre le feu. Sarah réussit à le sortir des flammes. On lui colle comme adjoint un autre flic, Norbert Gang et l’autopsie révèle bien des mystères sur la mort de 448.

Le Cri

On garde tout le suspense de ce machiavélique récit, puzzle dont les pièces se découvrent peu à peu, s’emboitent. Il va y avoir des rebondissements en cascade. Ne rien dire de plus sur 448. A l’inspectrice de jouer, d’aller se balader en France, au lecteur de la suivre. Il ne sera pas déçu car tous les éléments sont réunis pour surprendre. La palette des personnages est très variée, riche, bien posée. On se régale en lisant ces planches qui font du Cri une des meilleures BD du moment.

Le Cri, Éditions Philéas, 20,90 €

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