Catégories : Albums

Filles uniques T4, Apo bonjour tristesse

C’est avant tout l’émotion qui prime dans ces cinq portraits de Filles uniques. Et avec le tome 4, Apolline on atteint peut-être la plus authentique, la fille transparente dont les parents sont plus que des abrutis, des coupables sans pitié. Dès le début de cette série on avait adopté les filles, Sierra dans l’épisode précédent. Des laissées pour compte chacune dans leur genre et que BeKa au scénario et Camille Méhu au dessin léger, très expressif et porteur ont portés sur le devant de la scène avec beaucoup de tendresse et d’affection, sans la moindre exagération.

« Quand je dérangerai vous me le direz, hein ? Je m’en irai. J’ai l’habitude ». Un phrase terrifiante, posée, sincère, vécue qu’Apolline répète, pense. Sierra et Chélonia ont partagé un secret, un bébé secret de la maman de Sierra. Apolline vient à leur rencontre, la discrétion assurée et pour qui tout va toujours bien. Elles boivent un verre et Sierra interroge Apo sur son homosexualité. Apo ne ne dit rien et ne commande rien pour ne pas déranger la serveuse. Enfant elle était déjà agressée, surnommée hippopotame. Une institutrice la prend sous son aile et Apolline lui avoue qu’elle serait différente si ses parents l’aimaient vraiment. Et si elle dérange il faut lui dire. Apo dit oui à ses copines qui veulent hacker des places pour un concert rock. Sierra rejoint Apo car elle a besoin d’un roman et qu’elle sait que la bibliothèque de ses parents est bien garnie. Chez Apo ses parents l’humilie une fois de plus, méchanceté gratuite.

Sur chaque portraits d’autres intrigues se nouent mais la prise de conscience d’Apo fait du bien. La victime va montrer les dents. On a Adrien en fond d’écran. Chélonia est-elle vraiment le leader du groupe ? Quels sont leurs autres secrets ou drames intimes ? Une belle dose de tristesse intime et un écriture très soignée, sensible des Beka qui n’en rajoutent pas. On est avec les filles en se disant qu’elles ne sont sûrement pas des cas isolés.

Filles Uniques, Tome 4, Apolline, Dargaud, 12,50 €

Partager

Articles récents

Interview : Hervé Bourhis d’Infractus à American Parano

Il a du cœur Hervé Bourhis et le sien lui a joué un mauvais tour…

3 mai 2024

Bon voyage ? Un Latécoère avec Manini et Chevereau aux commandes

Toujours un plaisir de retrouver Michel Chevereau au dessin et Jack Manini au scénario pour…

3 mai 2024

Marcel Pagnol, avec César on boucle la trilogie marseillaise

On peut remercier Grand Angle d'avoir su avec talent porter en BD l’œuvre enchantée de…

2 mai 2024

Nuages, aller au bout de ses rêves

Il voulait faire comme l'oiseau, disait Fugain, voler mais de quelle façon ? Depuis l'enfance,…

2 mai 2024

29e Festival BD de Sérignan, un plateau d’auteurs toujours à la hauteur et la présidence de Sandoval

Pour cette 29e édition du Festival organisée par la Ville de Sérignan dans l'Hérault et…

1 mai 2024

Gen War, vieux contre jeunes la guerre est déclarée par Mo/CDM

Les jeunes, les vieux, la guerre est ouverte avec deux albums de l'inénarrable Mo/CDM qui…

1 mai 2024