Garder le silence alors qu’on a été victime d’un viol, et qu’en plus le violeur est un élève de votre lycée, c’est l’histoire de Melinda, une jeune américaine. Emily Carroll a adapté le roman de Laurie Halse Anderson, largement autobiographique. Elle en a fait un roman graphique très fouillé, psychologiquement fort car mettant en relief les différentes étapes de prise de conscience de Melinda jusqu’au moment où, contrainte et forcée dans le sens le plus strict du terme, elle devra avouer, parler et, enfin être comprise, reconnue victime. Mais avant ce dénouement, on suit Melinda, 15 ans, au bord d’un gouffre dans lequel elle pourrait bien tomber. Très prenant et émouvant car d’une rare crédibilité.
On est accroché au personnage de Melinda. Le pire est peut-être l’incompréhension familiale incapable d’envisager le pire. Ce qui n’est pas simple. Melinda est d’autant plus crédible que l’auteur du roman a vécu ce qu’elle raconte. On comprend toute la difficulté, la façon d’occulter pour ne se libérer que quand un second traumatisme vient s’ajouter au premier. Ensuite Melinda pourra parler. La victime d’un viol est souvent murée dans le silence. Elle culpabilise. Dans Speak, la fin est un électrochoc, vécu ou pas par l’auteur, peu importe. Il faut un déclenchant. Emily Carroll est brillante dans cette mise en scène du roman de Anderson, que ce soit par le découpage, le dessin ou la puissance des sentiments ressentis par Melinda et transmis au lecteur. Un titre à défendre absolument, indispensable.
Un nouveau Dracula, un de plus ? Pas sûr car L'Ordre du dragon sous-titre de…
Ce ne sont pas les premiers et la tendance se confirme. La BD aime de…
Un nouveau diptyque dans la collection Buck Danny "Classic" dont les épisodes s'intercalent avec les…
Christophe Bec qui reprend le scénario des Nouvelles aventures de Bruce J. Hawker le dit…
Avec son entrée au Panthéon dernièrement en compagnie de son épouse, on s'est souvenu de…
Une histoire qui fait du bien, le sauvetage épique d'une portée de louveteaux dans une…