Rwama, l’Algérie et un immeuble

Mon enfance en Algérie de Salim Zerrouki, c’est l’histoire d’un immeuble en forme d’arc de cercle, un vrai bijou en avance sur son temps. Et inconnu de la plupart des gens en dehors du pays. L’origine c’est Boumédiène qui a lancé l’idée, du pain et des jeux d’où c’est fameux Jeux Méditerranéens 1975 qu’il organise. Une cité olympique remarquable et des familles dont celle de Salim ou russes, algériennes, binationales, cubains. L’immeuble sera surnommé Rwama, les Français. Et Zerrouki en a fait un joli moment de souvenir d’enfance non dénués de réalisme.

Mon enfance en Algérie

C’est la jeunesse de Selim à Rwama que l’on suit avec son copain Lyes. Les Russes qui à cette époque sont très présents en Algérie les comblent de cadeaux. Leur immeuble est tout contre une cité du temps de la colonisation, des barres, la CNS. Des familles nombreuses, des pièces trop petites. Des jeunes sans emploi, les hitistes algériens qui peuvent rester des heures appuyés à un mur. Affrontements avec les gamins délurés de la CNS, les voyous. La trouille de la bagarre. En 1983 il va à l’école en R4 avec Lyes, qui est un petit blond à moitié allemand. A la sortie il y a les CNS. La mère de Selim commence à devenir croyante. La vie continue pour le duo et en 1986 le président Chadli plonge l’Algérie dans la crise. Tous les étrangers quittent le pays. Corruption, détournements de fonds, cela va être la débrouille dans des conditions difficiles.

Rwama

Un compte-rendu très prenant car inconnu, atypique, sous tutelle d’un régime dur encore aujourd’hui. Un tremblement de terre en 1989, la religion qui devient intégriste, le FIS. Avec ce tome 1 on a les bases de ce que va devenir l’Algérie, une guerre, une suite, le tout encore une fois est passionnant et échelle humaine sur un trait qui cadre avec le sujet pour ces souvenirs d’enfance et bientôt d’adolescence.

Rwama, Tome 1, Mon enfance en Algérie (1975-1992), Dargaud, 22 €

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