Le magicien de Whitechapel est diabolique

Londres sous le règne de Victoria, un magicien aigri et malmené par la vie revient sur les lieux de son enfance. Benn, auteur de Woogee (excellent dans les années quatre-vint dix) et de Mic Mac Adam, a mis en scène un feuilleton picaresque et nostalgique, Le Magicien de Whitechapel. Trois tomes, à rythme de parution soutenu, sont prévus.

Le magicien de Whitechapel Jerrold Piccobello rate son audition dans un théâtre de Londres. Il est doué pourtant Jerrold. Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Fils d’un tricheur aux cartes, le Cracheur, qui a mal fini, poursuivi lui et sa sœur par les assassins de son père, Jerrold est adoptée par la concierge d’un théâtre, The Eagle. Ce qui va lui donner l’occasion d’apprendre la magie avec Virgill Webb. Il devient son assistant et le suit en tournée. Virgill joue aux cartes et se fait passer pour un pigeon avant de plumer les autres joueurs tout en séduisant les épouses de personnalités dont celle d’un comte qui l’invite avec Jerrold à une partie de chasse. Virgill disparaît. Jerrold se retrouve seul et, paumé, n’a plus comme solution qu’à vendre son âme au diable.

Une sorte de biographie romanesque et fantastique, Benn déroule un récit bien construit et surprenant. Feuilleton certes mais panaché d’illusions qui affrontent la réalité, ce Magicien a du charme et du relief. On attend avec impatience de savoir comment lui et le diable vont s’entendre. Un dessin très typé et qui n’appartient qu’à Benn, reconnaissable et envoûtant.

Le Magicien de Whitechapel, Tome 1, Jerrold Piccobello, Dargaud, 15,99 €

Jerrold Piccobello

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