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Tuskegee Ghost, racisme total pour pilotes de chasse

Ce n’est pas le premier album qui reprend les exploits des pilotes américains noirs pendant la seconde guerre mondiale, rassemblés pour cause de racisme US très prononcé dans une même escadrille sans Blancs. On se souvient de Liberty Bessie de Jean-Blaise Djian, Pierre-Roland Saint-Dizier et Vincent au dessin. A Tuskegee, on forme 455 pilotes et membres d’équipages noirs dans quatre escadrilles de chasse et une de bombardiers. Ils feront leur job comme les autres et 150 seront tués. On retrouve dans Tuskegee Ghost Olivier Dauger au dessin, ce qui est un vrai plaisir, et Benjamin Von Eckartsberg au scénario pour une épopée familiale sur fond de Ku Klux Klan, de souvenirs de guerre et de passion de l’aviation. Un premier tome qui décolle bien sûr.

1950 en Alabama, un des états du Sud les plus racistes, le jeune Mark récupère la maquette d’un Mustang que son père casse volontairement. Il a revu le même appareil en feu pendant la guerre. Vingt ans plus tard, Mark et sa fiancée blanche va annoncer à ses parents qu’il veut devenir pilote. Son père, Robert Hoffman, tient un garage et se trouve agressé par un ado blanc qu’il gifle de suite aidé par sa famille qui l’insulte. Ce sont des membres du Klan. Mark et sa copine Jenny sont à leur tour agressés par des Blancs dans une station service. Ils racontent l’incident aux parents qui ont aussi vécu un incident similaire en 1942 quand Robert était dans l’armée de l’air. Jenny avoue à son père que Mark est élève pilote en Floride. Robert fait un malaise et un cauchemar en pleine nuit toujours avec le crash d’un mustang. Il ne veut pas se faire soigner et voir un psychiatre. Sa mère montre à Mark les affaires de son père pendant la guerre quand il était un pilote parmi les Tuskegee Airmen en 1942.

On se doute bien qu’il y a eu un problème avec la mort dans un crash d’un ami pilote dont Robert ne s’est pas remis, surnommé ensuite Ghost (le fantôme) puis la formation, la guerre, et toute l’histoire de l’escadrille de P-40 puis de P-51 composée uniquement de Noirs. Chasseurs d’escorte de bombardiers, ils vont voler en Afrique du Nord puis en Sicile. Le Klan sera aussi un acteur diabolique dans cette histoire aérienne, historique, familiale et politique bien faite et bien dessinée par Olivier Dauger. Des héros que l’on a adopté pour des aventures émouvantes très bien mises en scène.

Tuskegee Ghost, Tome 1, Paquet, 15,50 €

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