Mangakassoulet, la BD retournée à la nippone

On les avait adorés dans Happiness dans ta gueule. Deux vrais empêcheurs de tourner en rond, des purs, des durs, des francs du collier, des sincères rigolos qui se mouillent. Ils récidivent avec un petit joyau en forme de bombe anti connerie humaine élevée au rang d’institution. Mangakassoulet c’est un remède universel qui sur le fond va vous apprendre comment faire un manga steak-frites ou sushi cassoulet. Deux auteurs en mal de gros tirages, d’éditeur vampire c… comme la lune et vulgaire, Valty et Uzam sont de retour, sourire carnassier aux lèvres et crayons affutés façon pieu pour gros gibier en rut. Manga es-tu là ? De toute façon hors quelques rares cas d’école, le manga on n’y comprend rien.

Mangakassoulet

Et puis il y a le début très joyeux, les festivals, les chasseurs de dédicaces à sacs à dos et siège de pécheur à la ligne, ceux qui bloquent l’accès à des gentils amateurs, aux gamins comme dernièrement encore du côté du Gard. Ils ont osé et tant mieux en parler des obsédés de la dédicace. Donc manga roi ou rien, sinon débile on est, de l’historique kamikaze et hara-kiri, visages déformés, et petites culottes, parutions à la chaine sur papier recyclé. Il fallait bien qu’on ne meure pas idiot, une page à l’endroit, une à l’envers, eurêka, du sexe, Vulvina la guerrière. On en sait beaucoup plus désormais et le succès pointe le bout de son manga. La recette vaut le détour.

Une charge intelligente, une satire qui fait du bien, sans pour autant mépriser lecteurs ou auteurs à tentations nippones. Le manga fait presque vivre la BD en France. Comme le duo de Schtroumpfs verts qui signent cet éminent, drôlissime, nécessaire ouvrage qui leur ouvrira les portes de l’Académie, on a osé parfois le manga mais Taniguchi c’était autre chose. On se marre bien, dialogues pertinents, acérés, comédie joyeuse qui fait du bien et décape un bon coup.

Mangakassoulet, La Valtynière, 16 €

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