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Psykoparis, la vieille au cahier bleue

Une compilation très enrichie, un récit complet qui se lit d’une traite, Psykoparis de Tristan Roulot et de Corentin Martinage (qui réside dans l’Hérault) est une petite merveille du genre. Un titre qui a vu le jour il y a déjà dix ans mais s’est refait une santé pour retrouver une seconde jeunesse méritée. 60 pages toutes neuves se sont ajoutées au premier tome. Un polar fantastique avec une bande de tordus et une vieille sanguinaire, on déboule dans une capitale devenue un terrain de jeu pour des gangs de tout genre.

Ils sont une bande de copains qui cambriolent des appartements parisiens. Faut dire que la violence est de mise en ces temps là et on s’égorge en bonne compagnie sans que personne ne s’en émeuve. Amjad vient rendre des comptes à Maman, vieille dame qui prête de l’argent à taux usuraire et à qui il vaut mieux le rendre sous peine d’ennuis mortels. Elle note tout dans un petit carnet bleu car elle a des oublis fâcheux. Elle l’enferme dans un secrétaire. Pour Amjad elle rallonge la note du vilain garçon sans un rond. Gerson, un des copains voleurs s’entraîne au combat avec Casini qui enseigne dans une amphithéâtre. Nat son copain le soutient. Ils vont fait une fête dans un appartement désert qu’ils vont vider de ses meubles pour les revendre chez un certain Chomsky. Sauf que c’est celui de Maman partie sous les Tropiques en vacances. Et quand elle revient panique à bord, ça va saigner.

Du Tarantino revu par San Antonio. On va jongler avec les malentendus sous la houlette d’un Prospecteur à pelle coupante terrifiant chargé de retrouver le carnet bleu qui permet de tenir par leurs dettes tous les truands de Paris. Elle ne va pas lâcher le morceau la vieille et les gamins risquent de souffrir. Pas qu’eux en fait car le détail elle ne connait pas. Guerre de clans, Paris contre la campagne et un collectionneur de sabres Empire qui tranche dans le vif, Psykoparis est un petit bonheur rigolo, noir et déjanté. Les politiques et les meneuses de revue sont autant mouillés que la pègre. Et les copains d’abord qui ont piqué le carnet sans le savoir sont dans les ennuis. Un Superman qui fait visiter les égouts, c’est bourré de trouvailles cette descente aux enfers où le Maire de Paris a un petit air de Jean D’Ormesson. Génial.

Psykoparis, Intégrale, Soleil éditions, 22,95 €

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