Une histoire de France en 13 batailles ce sont des histoires courtes dont les titres sont autant de repères souvent connus mais pas toujours. Au scénario un maître en matière de grande Histoire, Dobbs, qui a raconté Dien Bien Phu ou Leonov. Au dessin une palette d’auteurs de Damour à Toregrossa ou Ohazar à Bonnelais. Gergovie avec ce sacré César, le siège de Château-Gaillard en 1204, la bataille de Malplaquet (pas vraiment dans toutes les mémoires), celle de Montereau en 1814 et Montcornet sous l’égide d’un certain colonel De Gaulle, il y a du choix qui mélange grande et petite histoire, héros anonymes et part de romanesque. Comme dans tout album de ce genre, il y a des épisodes qui marquent plus que d’autres. Le Ministère des Armées s’est associé pour l’occasion avec l’éditeur Passés Composés.
Gergovie on sait tous que César en 52 avant JC a pris une baffe qu’il allait rendre au centuple à Alésia à Vercingétorix. Gergovie assiégée, un espion malin, un piège dans l’attaque et une diversion. La charge gauloise va être irrésistible mais il aurait fallu peut-être aller plus loin. Une victoire peur préparer une défaite. On passe sur la bataille de Saucourt-en-Vimeu en 881. Les Normands attaquent Coutrai, Arras ou Amiens. Le roi de France pourra-t-il s’opposer à eux sinon c’est la fin du royaume carolingien. Un de ses hommes aura un destin hors normes. Le siège de Chartres en 1360, encore les Anglais et un miracle ? Le climat faisait déjà des siennes. Henri IV et son panache blanc, enfin presque, Valmy et son célèbre moulin en pleine Révolution en 1792 ce sera une histoire de dessins et de noirs desseins. Plus proche, la Marne en 1914 sera la première victoire face à l’Allemagne, les bus, les taxis de Paris vont faire monter les troupes au front en pantalon garance et deux hommes régler leurs comptes. Un très bon épisode. Le Vieil Armand en 1916, on termine avec les avions de chasse Dewoitine 520 qui malgré leurs qualités n’ont pu changer la donne de la Bataille de France en 1940.
La France s’est construite au fil de ses batailles, de ses hommes et femmes qui sont morts pour les remporter. C’est cela aussi qu’il faut bien comprendre pour ne pas en rester sur une vision facile aseptisée. Dobbs sait mener son récit, mettre en exergue les anonymes qui seront les fers de lance des 13 dates sanglantes, marquantes dont il a reconstitué avec les dessinateurs les grandes lignes. Un album important et qui prend pour certains des chemins méconnus qui méritaient de l’être.
13 Batailles, Une Histoire de France, Éditions Passés Composés / Ministère des Armées, 25 €
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