Purple Heart, Warnauts et Raives pour une série très « privé »

Pendant leur dernier entretien avec Ligne Claire, Warnauts et Raives avaient évoqué leur prochain album, un polar aux débuts des années cinquante. Harlem, New York, des ambiances comme ils les aiment et savent si bien les restituer. C’est fait. Purple Heart vient de sortir. Une Amérique qui est encore sous le coup de la seconde guerre mondiale et va se battre en Corée. Un ancien combattant décoré, qui préfère être un détective privé qu’avocat, se retrouve embringué dans une affaire qui sent le coup fourré. Mais il a de la ressource. On est dans lignée des polars à la Marlowe. Voix off, décors sombres et glauques, Warnauts et Raives ont bordé leur sujet. En fait, les débuts d’une série dont le privé va être le héros. Des one-shot peaufinés par deux maîtres de la narration.

Purple Heart Il se souvient de la bataille des Ardennes, Josuah Harrison. Comment son meilleur copain a été tué, lui blessé et la médaille qu’il a reçue. En ce début des années cinquante, il enquête pour un cabinet d’avocats dont le patron est son ancien chef militaire. Un gros client, Ronald Layton, a reçu un film dans lequel on voit sa femme avec un amant. Chantage et problème car il veut se lancer en politique. Josh débarque dans la propriété des Layton non loin de New York. Lauren, belle brune asiatique, l’accueille. A son retour à New York, Joshua fait un tour chez un copain antiquaire au moment où il se fait braquer par deux anciens nazis qui veulent récupérer des tableaux.

Warnauts et Raives jouent sur deux tableaux, c’est le cas de le dire. Deux affaires pour un seul homme mais qui finiront bien, allez savoir, par se recouper. Joshua est un nerveux, intuitif, qui joue du Colt, a des copains dans tous les milieux. Un privé parfait dont on va aussi découvrir le passé peu à peu. Un séducteur évidemment le Joshua. Avec tout ces ingrédients, Warnauts et Raives jouent sur du velours. On se souvient de Lou Cale, leur héros photographe à New York. Ils sont revenus en quelque sorte à leur premier amour. Du noir bien serré, humour, décontraction et cadavre au menu, une Marilyn de passage, rebondissements garantis. Parfait. Un superbe cahier graphique à la fin de l’album.

Purple Heart, Tome 1, Le sauveur, Le Lombard, 14,45 €

Le sauveur

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