Un juge de paix très particulier ce Easton Newburn, celui des clans de la mafia new-yorkaise, un redoutable détective privé auquel on confie les cadavres qui dérangent et qui pourraient transformer la ville en champ de bataille. Ce qui serait mauvais pour les affaires. Chip Zdarsky (Stillwater) au scénario, Jacob Phillips au dessin ont concocté un plat aux saveurs noires exquises, diablement éprouvant et toutefois jubilatoire. Il en sait beaucoup Easton trop mais cela le rend intouchable car en plus il est d’une efficacité mortelle. Pas une pause pour ce privé charismatique qui ne fait pas dans la dentelle mais a parfois des états d’âme et qui va s’associer avec une drôle de dame.

Même la police le laisse faire Newburn. Il y a eu du grabuge et Carmine Albano a rejoint le seigneur avec quelques grammes de plomb en prime. Albano c’est une famille mafieuse comme ses rivaux les Carraro. Alors qui a tué et pourquoi. Il a ses entrées, interroge les témoins dont une femme qui a vu un type s’enfuir en blouson orange. Elle n’a rien dit à la police Emily et désormais sa vie est liée à celle de Newburn en tenant un journal au quotidien de ses actes. Avant de travailler avec lui. Le père Albano veut la peau du coupable mais n’impressionne pas Easton. Il y a aussi des Russes sur le marché, des Chinois. Tous n’ont qu’un but, faire du fric et éviter la bagarre mais c’est le jeune Carrero que les flics arrêtent.

Personne ne touche à Easton. Les enquêtes s’enchaînent dans ce premier et écrasant volume. Easton a un chauffeur et se retrouvent toujours face à des cas douteux. Le panel des personnages est judicieux, psychologiquement affiné. Le duo formé avec Emily est astucieux, détourne ou accentue les tensions et permet plus de rebondissements, d’astuces scénaristiques très bien vues. Conseil des familles, Newburn est sur le fil du rasoir. On en prend plein la vue avec ce mélange sur bases classiques réécrites avec brio.

Newburn, Tome 1, Ils savent qui je suis, Indies Urban Comics, 10 €