Pacotille, un enfant esclave

Un album qui fait acte de mémoire en racontant le destin d’une petite fille raflée par des trafiquants d’esclaves, au Kongo au XVIIe siècle, transportée en Martinique. Eric Corbeyran dont les qualités de scénariste sont bien connues, avec Aurélie Bambuck journaliste fille de Roger Bambuck sprinter qui nous a fait rêver, homme de courage, en politique et humainement, sont au stylo. On retrouve un dessinateur que l’on connaît bien, dernièrement au festival d’Uzès, Olivier Berlion qui a adapté son trait au récit, plus proche des Soupetard, réaliste, clair et empreint de poésie pour un sujet difficile avec un enfant esclave comme héros. Un album jeunesse pour expliquer l’esclavage.

De l'autre côté de l'océan

Nzinga au Kongo en 1685, dans un village, Lukeni est avec sa grand-mère que l’on surnomme Pacotille. Les Portugais pillent la contrée. Pacotille va expliquer à Lukeni le pourquoi de son surnom. Elle s’appelait Nzinga enfant et avec sa maman elle a planté un arbre. Mais une rafale a détruit son village, sa mère a été enlevée par des Kongos et des portugais pour en faire une esclave. Nzinga n’a pas voulu l’abandonner et elle a été embarquée avec elle. Dans la cale du navire elle est enchaînée. Leur bateau est pris par des pirates français qui vont se presser d’aller vendre les esclaves. Les enfants viendront compléter les ventes. Ils sont de la pacotille, sans valeur, désormais le prénom de Nzinga. Direction La Martinique et elle est vendue à un colon. Dans la plantation Pacotille est adoptée par Maria qui prône la révolte et la fuite. Dangereux car des espions veilles.

Un mélange très bien fait de récit mémoire et aventure qui soutient l’attention et permet de comprendre ce qu’était l’esclavage. Comme aussi le mépris des envahisseurs pour les populations autochtones comme les Caraïbes. Pacotille va être le trait d’union entre des valeurs diverses. On la suit avec affection et on attend la suite de son périple superbement dessiné par Berlion.

Pacotille, l’enfant esclave, Tome 1, De l’autre côté de l’océan, Jungle, 14,95 €

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