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Bagnard de guerre, mort lente à Cayenne

Une version un peu dans la lignée de Papillon de Charrière, vrai bagnard, pour ceux qui se souviennent du roman et du film avec Steve McQueen. Cayenne et Le Bagnard de guerre est signé par Philippe Pelaez et Francis Porcel au dessin. Une lente descente aux enfers dans ce bagne français où on enfermait des condamnés dans des conditions effroyables. Créé en 1748 il faudra attendre la fin de la guerre en 1945 pour qu’on le ferme et surtout les articles d’Albert Londres. 75% de mortalité. Le héros on l’a déjà rencontré dans Pinard de Guerre. Ferdinand Tirancourt a évité le peloton mais pour se retrouver à Cayenne et il va falloir survivre jour après jour. ET si possible s’évader. Une reconstitution fidèle très documentée.

On se tue allègrement entre bagnards, pour de l’argent qu’on dissimule comme on peu. Une traversée vers la Guyane dans des conditions horribles, Ferdinand rencontre Flourens, des gardes sadiques, la lie du personnel pénitentiaire. Il y a David un jeune violoniste. Comme accueil on guillotine un bagnard devant les nouveaux. Il y a Vienne le commandant du camp. Les affectations en camps éloignés sont souvent les pires. Ferdinand est injustement envoyé à Charvein, l’enfer de la Guyane où le travail tuait à coup sûr avec l’aide du climat. Il faut trouver des protecteurs. Comme à Saint-Laurent-du-Maroni où David attire la convoitise sexuelle de Chapellier. Flourens tente de s’interposer. Mais David tente le tout pour le tout alors que Ferdinand mis au cachot à Charvein est tabassé.

Anciens forçats chasseurs de primes, gardiens sadiques, tentatives d’évasion mortelles, Ferdinand va devoir aussi affronter suspense oblige quelques mystères ou protections occultes. Des caïds sans vergogne, Pelaez a une fois de plus monté un scénario qui tient bien la route et Porcel dont on connait le talent (Dans mon village on mangeait les chats) assure complètement ce nouvel opus en commun avec lui. L’histoire est pleine de fureur, d’action tout en s’appuyant sur une réalité historique qui n’est pas à mettre au crédit de la France. Reste de plus à savoir ce que va devenir Ferdinand après Cayenne, s’il survit.

Bagnard de guerre, Grand Angle, 14,90 €

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