Albums

Avec Babel, Lone Sloane reprend du service et s’expose avec Avramoglou galerie Glénat à Paris

Pour tout lecteur des aventures révolutionnaires de Lone Sloane au début des années 70, sous le crayon endiablé de Druillet, va se poser la question de confiance. Peux-t-on, pouvait-on donner une suite à cet univers unique, incomparable de Druillet ? Pour le faire découvrir à ceux qui étaient encore à l’époque des projets possibles de futurs parents ou pour surfer sur une nostalgie graphique qui aujourd’hui en a vu d’autres ? Et pourtant, oui, Lone Sloane est de retour avec un dessinateur qui en adapté les codes, en partie, Dimitri Avramoglou. Pour l’histoire assez classique, c’est Xavier Cazaux-Zago qui en est le scénariste, le tout bien sûr d’après Philippe Druillet qui bénit le projet. Babel, titre de l’album, met la gomme, renoue avec un univers complexe et déroutant.

Aux lecteurs de juger, pas à un témoin de la première heure qui considère que parmi toutes les reprises possibles et imaginables, Lone Sloane était un des rares héros que seul son créateur Druillet, dont on avait tant aimé le Salammbô, pouvait maîtriser et faire vibrer. Débat éternel. On va retrouver dans Babel la grande communauté des héros de la série. Picaresque et baroque, l’univers de Druillet, divin aussi, et il fallait que Avramoglou le reconstitue, ne s’en éloigne pas trop mais actualise un style qui a fait date. Un grand spectacle dans lequel Lone Sloane impose sa vision, arrogante et solitaire. Un combat sans pitié, métaphysique, haché, peint et découpé pour le loup des étoiles.

Du 5 au 25 février 2020, Avramoglou expose son Babel à la Galerie Glénat à Paris. Philippe Druillet avec son Lone Sloane, a révolutionné la bande dessinée. Il remet en cause le fond même de la science-fiction moderne. Cinquante ans plus tard, Lone Sloane revient sous le pinceau de Dimitri Avramoglou. Avec Babel, album à l’ambition et aux proportions dantesques, Dimitri Avramoglou a tenté de réaliser l’impossible: s’approprier l’univers de Druillet en apportant sa propre force graphique. A travers la précision de son trait, ajoutant des effets de matière, jouant avec le grandiose et le spectaculaire tout en conservant une construction lisible, il étonne, c’est vrai, avec ses orignaux grands formats que l’on pourra retrouver Galerie Glénat.

Lone Sloane, Babel, Glénat, 19 €

Partager

Articles récents

L’odeur des pins, on ne savait pas en Allemagne nazie

Il fallait bien plus de 200 pages pour raconter vie et destin d'une famille allemande…

27 avril 2024

Dracula, L’ordre du dragon, un retour réussi et palpitant

Un nouveau Dracula, un de plus ? Pas sûr car L'Ordre du dragon sous-titre de…

27 avril 2024

Glénat et Vents d’Ouest passent au poche

Ce ne sont pas les premiers et la tendance se confirme. La BD aime de…

26 avril 2024

Buck Danny « Classic », L’ombre rouge, guerre froide et Howard Hugues

Un nouveau diptyque dans la collection Buck Danny "Classic" dont les épisodes s'intercalent avec les…

26 avril 2024

Les Nouvelles aventures de Bruce J. Hawker, en route vers l’enfer

Christophe Bec qui reprend le scénario des Nouvelles aventures de Bruce J. Hawker le dit…

25 avril 2024

Missak Manouchian, trahi ou pas ?

Avec son entrée au Panthéon dernièrement en compagnie de son épouse, on s'est souvenu de…

25 avril 2024