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Jakob Kayne, un héros qui fait tout oublier

Un nouveau venu dans le monde de la saga fantastique à base d’uchronie. Jakob Kayne est né sous la plume d’un auteur, Sylvain Runberg, plus axé sur des thrillers politiques ou polars, historiques sans pour autant bouder l’heroic fantasy. Cette fois ce sont deux frères, dont un aveugle, qui sont les seuls survivants des alchimistes guérisseurs. On est grosso modo au XVIIIe siècle et les Turcs veulent se payer la cité d’Isabela où l’Inquisition cache ses trésors. Une histoire assez carrée qui fait la part belle aux innovations, aux idées de personnages atypiques malmenés et sur le fil. Kayne est le fil rouge de ce roman d’aventure dessiné par Mateo Guerrero et Javi Montes aux couleurs. Un premier tome à la fois d’introduction mais qui ne néglige pas l’action.

C’est la voix off qui ouvre le bal, celle du héros Jakob Kayne. Dans Isabela assiégée par Soleman-le-Puissant et sous le coup d’une épidémie de choléra, le cardinal Torquemada défend les trésors de l’Inquisition. Kayne a une famille à exfiltrer d’Isabela. Quand on a vu Kayne, on ne peut se souvenir de son visage. C’est le dernier mange-mémoire. Déguisé en soldat de l’Inquisition il rentre dans la cité et se mêle à la troupe. Guérisseur il ne peut venir en aide à la population car l’inquisition s’y refuse. Soleman se prépare à faire sauter les remparts de la ville. Kayne rejoint la famille Marcheda dont la fille, Victoria, est malade. Pour faire venir un guérisseur il faut tracer la demande sur un corail. Le frère de Kayne, Samuel, est capable d’entendre l’appel. Mais si Victoria guérit comment Kayne va-t-il pouvoir faire sortir de la ville ses parents alors que les Turcs s’apprêtent à l’envahir, l’Inquisition à en extraire ses trésors ?

On se doute bien que, série oblige, tout cela va mal tourner et partir sur des pistes qui finiront bien par se croiser avec des dommages collatéraux variés. Kayne et son frère ont du pain sur la planche. Un peu d’amour dans un monde de brutes, un héros sympathique pas déjanté qui fait perdre la mémoire et fait tout oublier, un environnement bien étudié, romanesque sur un dessin très classique, on dira que Jakob Kayne a des chances de séduire en particulier parce que Runberg n’a pas trop compliqué le débat. A suivre car il faudra tenir le rythme et raccrocher les futurs wagons.

Jakob Kayne, Tome 1, La Isabela, Le Lombard, 14,45 €

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