Chaud le sujet dans les conditions actuelles. Un virus décime la planète mais épargne les enfants. Sauf que ce tueur à grande échelle n’est autre qu’un virus informatique qui a muté, franchi la barrière des espèces et attaqué les humains avec une rare violence. Tomorrow c’est donc aujourd’hui et a été écrit, publié, bien avant la Covid par Peter Milligan qui s’en explique dans la postface. Deux jumeaux vont se perdre et tout faire pour se retrouver dans un monde où les jeunes se rassemblent en meute, sans pitié pour les adultes contaminateurs. Mais y-a-t-il un antidote possible ? Au dessin de ce thriller pas si SF que ça, il y a Jesús Hervás et à la couleur James Devlin. On s’accroche, ça décoiffe dans un registre réaliste bien maîtrisé avec une brochette sanglante de cas douteux dans leur jeune tête.
Oscar Fuentés, jeune prodige du violoncelle est devant le cadavre de sa mère. Et d’autres adultes. Sa sœur jumelle Cira ne se sentait pas bien quand il est parti pour un concert. Drevon, un spécialiste en informatique demande à sa femme de partir avec ses enfants, de couper ordinateurs, consoles, tablettes. Il est à l’hôpital où les malades meurent les uns après les autres. Sa femme décède au volant. Ses enfants se perdent. Une équipe de jeunes joueurs de foot se retrouve livrée à elle-même. Tout dérape mais Drevon trouve la source de l’épidémie, de la peste virale, un virus qui a d’abord attaqué les ordinateurs puis muté et passé à l’homme. Il croit savoir qui en est à l’origine.
On frémit quand même à ce thriller assez gore en un volume dont le fil rouge est Oscar et sa sœur. De nombreuses parenthèses s’intercalent relevant le suspense, les rebondissement se multiplient sous la pression psychologique d’un Oscar qui ne sait plus où il en est, sa sœur non plus. Une lutte entre générations, sauvage, sans pitié, sans règles avec des enfants livrés à leurs propres instincts, Tomorrow certes mais y aura-t-il un lendemain ? Très bien ficelé en tout point et délicatement angoissant.
Tomorrow, Delcourt comics, 15,95 €
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