Une façon très particulière, singulière, très bonne en fait, de raconter les petits faits méconnus de l’Histoire, Monsieur le Chien et Julien Hervieux (dit L’Odieux connard) récidivent. Avec le tome 2 du Petit Théâtre des opérations ils rendent à leur façon hommage à des anonymes, des héros qui pourtant ont joué un rôle vital souvent au sein même des conflits dans lesquels la France a été impliquée. Le tome 1 a été un vrai succès, compilation comme ce second des histoires parues dans Fluide. Il y a le ton, le rythme qui sont autant de portes ouvertes sur ces faits d’arme souvent oubliés sans pour autant crier au militarisme mais simplement rendre un hommage à des gens qui ont mis leur vie au bout de leurs idées de liberté. Ce qui dans le contexte actuel n’est pas neutre.
Stone et Ardennes, à ne pas confondre pour les plus jeune avec Stone et Charden, c’est un petit char français qui en 40 flanque une dérouillée aux Panzers d’Adolf. Tout seul le B1 Bis, c’est son nom, son prénom l’Eure. Il s’en paye treize à la douzaine sans oublier de faire un brin de purée tomate avec les Teutons dans leurs tranchées. Un char et sa bataille. Douglas Bader lui est plus connu. Pilote de la RAF sans jambes, il est un des as de la Bataille d’Angleterre. Voir Churchill. Abattu, il perd ses prothèses, on lui en parachute d’autres dans son Stalag. Il va continuer à les agacer les Frisés en tentant de s’évader sur ses deux guiboles d’acier bien trempé, comme lui. On a aussi bien aimé Simo Häyha, tireur d’élite finlandais que les Russes (déjà) sont venus envahir. Des cartons comme à la foire il a fait le petit Finlandais adapté au paysage. 505 au fusil, 200 à la mitraillette des Popovs qui après tout n’avaient rien à faire en Finlande et ont pris une déculotté en 1939 avec leur manie d’envahir les autres.
La charge de la brigade d’Orient pas si légère en 1918, Mata Hari espionne ringarde et pas douée qui va faire les frais de la propagande, Jacka l’Australien qui nettoie les tranchées, on en passe et des meilleurs retrouvés par les auteurs dans les oubliettes de l’Histoire. Injustice anéantie au moins pour ceux-là qui forment le plateau de ce tome 2 dont le pilote US de l’escadrille La Fayette, viré dans l’infanterie car noir mais dont la Légion Étrangère française, sa famille militaire a sauvé l’honneur et le souvenir. Un album scandé par des planches d’anecdotes qui répondent à de vrais questions. Le duo peut nous en faire encore d’autres Petit Théâtre. Bouvard centenaire en parlera à son cheval. On confond peut-être.
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