Jean Doux et le mystère de la disquette molle, l’Indiana Jones de la machine à papier

Un cadre d’envergure le Jean Doux dans une entreprise qui fabrique des broyeuses à papier, et un beau jour sa vie va imploser. Sa boite est rachetée mais il va faire une découverte qui pourrait tout changer. Bien cachée pourtant, il retrouve une disquette, cette petite galette qui permettait d’enregistrer des fichiers, autrefois. Jean Doux est l’Indiana Jones de l’entreprise et de la machine à papier réunis. Humour, dérision, non sens à l’anglaise, Philippe Valette a concocté une promenade étonnante, curieuse et attachante dans un monde qui n’est pas sans rappeler bien sûr celui de l’entreprise de nos jours. Pas de pitié et chacun pour soit sauf que parfois l’union fait la force.

Jean Doux et le mystère de la disquette molle

Il est arrivé en retard Jean Doux à la seule réunion où il ne pouvait pas se le permettre. Sa boite, Privatek, qui fabrique des broyeuses à papier a été rachetée. Delmiche son patron a signé. On l’oblige à raccourcir sa cravate, punition pour les cadres. Vexé il se planque dans un bureau désaffecté et découvre dans le plafond une mallette qui contient une disquette. Sauf qu’il n’a pas le matériel pour la lire et passe un deal avec Jean-Daniel qui gère le matériel de la société. Un lecteur contre le fauteuil tout neuf de Jean Doux. Sur la disquette des pages de codes qui s’impriment, rien d’autre au moins en apparence. Un nom de programme, Abbot Augustus Low qui serait le vrai inventeur de la machine à broyer le papier. Avec deux de ses confrères il entreprend de fouiller la pièce où était la mallette. Sur la porte figure le numéro 33. En remontant en 1976 il découvre que le bureau 33 était occupé par Jean-Claude Brillant qui un beau jour a disparu. Soudain Jean Doux comprend ce qui figure sur les photocopies du plan Abbot.

Jean Doux et le mystère de la disquette molle

On se laisse tout à fait prendre au mystère de la disquette molle. Le scénario est bien balancé sous des formes complètement disjonctées dont on suit page à page les évolutions, les pistes, les coups tordus, l’action galopante et une galerie de personnages abominablement plausibles. Un format à l’italienne, page pleine ou découpée en quatre cases, un graphisme assez caricatural, Philippe Valette (Georges Clooney) a signée une aventure en cinémascope de 250 pages qui se passe dans des bureaux. Non Privatek ne tombera pas dans des mains hostiles et tous ses braves collaborateurs n’iront pas pointer à l’ANPE. Le méchant acquéreur disparaîtra même si Jean Doux est obligé de jouer un brin avec l’espace-temps et n’a pas fumé l’amiante de la salle de repos. Un petit bonheur galopant qui fait sourire et plaisir.

Jean Doux et le Mystère de la disquette molle, Delcourt, 29,95 €

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