Interview : Jean-Claude Mézières pour Souvenirs de futurs : « Il n’y a rien à jeter dans Valérian »

Quand Ligne Claire a contacté Jean-Claude Mézières il allait partir pour assister à l’impression de son nouvel album, un Valérian, Souvenirs de futurs, chez Dargaud. Comme Pierre Christin, Jean-Claude Mézières a répondu aux questions de Ligne Claire avant d’aller vérifier que l’impression de son Valérian serait conforme à ses dessins, à ses couleurs.

Jean-Claude Mézières
Jean-Claude Mézières. G. Seguin ®

Ce Valérian, une envie ?

On ne peut pas dire qu’on arrête Valérian. Nous avons réalisé des flash-back, des retours en arrière. Nous avons repris des passages privilégiés. La saga Valérian est bourrée d’anecdotes que nous avons eu envie, c’est vrai, de mettre en exergue aussi bien graphiquement que scénaristiquement avec Pierre Christin. Il n’y a rien à jeter dans Valérian.

La saga est finie ?

Oui. Je suis incapable d’envisager comme avant plusieurs albums de suite. Il y a trois ans, après le dernier album de la saga, je ne savais plus ce que j’avais envie de faire. Pour ce Valérian notre envie était commune avec Pierre. Pierre a toujours su attendre et sublimer les idées de ses dessinateurs.

Ce Valérian est une succession de nouvelles comme le dit Pierre Christin.

Le choix de ces nouvelles, de ces histoires courtes s’est fait dans l’ordre chronologique. J’ai fait des grandes illustrations en ouverture de chaque chapitre, des bulles d’oxygène, très agréables. Je me suis amusé, comme par exemple dessiner Valérian dans un uniforme digne de Sissi Impératrice. J’ai aimé aussi le fait que l’on reviennent à des séquences humoristiques. Attention pas la peau de banane. Pierre a mis beaucoup d’humour dans ses dialogues.

Souvenirs de futurs Un couple sympa, les lecteurs vont replacer les anecdotes dans le contexte des albums ? Vous relisez vos albums ?

Nos personnages ont une relation de couple bien comprise par nos lecteurs. Il y a de la tendresse dans Valérian. Le nombre de gens qui appellent encore leurs enfants Valérian ou Laureline est incroyable. 45 ans de bons et loyaux services. On joue sur un fond commun de lecteurs, avec leur mémoire qui replacera en effet les évènements. Plus les nouveaux lecteurs qui découvriront la série. Je ne relis pas mes albums. Je ne vois que les défauts. Je n’ai pas la plume facile, je suis un incontinent du trait (rires). Parfois je regarde les intégrales.

Vous me disiez que vous aviez été filmé pendant que vous travaillez.

 Un expérience très intéressante. Pour montrer mon travail un film a en effet été tourné par Avril Tembouret. Il a filmé pendant une semaine entière la réalisation de la planche 52 du nouvel album. Une exposition aussi va avoir lieu à Limoges, à la Médiathèque, à partir du 20 septembre. Elle durera un mois. J’y présente des planches de Valérian, de Métal Hurlant.

Et après ?

Une suite ? Valérian est une BD à tiroirs, très maligne. Alors pourquoi pas, toujours sous cette forme, en quatre ou six pages.

Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC

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