Bérézina T2, le début de la sanglante retraite de Russie

Tiré du roman de Patrick Rambaud, adapté par Frédéric Richaud et dessiné de façon très réaliste par Iván Gil, Bérézina revient sur ce qui sera le début de la fin des ambitions de Napoléon. Dans le tome 2, il est à Moscou et attend que le Tsar réponde à ses messages de paix. Pris au piège de ses certitudes l’empereur va trop tergiverser dans Moscou en proie aux flammes. La Grande Armée va prendre le chemin du retour et ce sera un calvaire.

BérézinaIl est optimiste l’empereur. A Moscou il s’incruste, sans vivres. On est en septembre et l’armée a faim. Le capitaine d’Herbigny et ses dragons  s’installent dans un couvent dont les soeurs se suicident par peur. Les convois de ravitaillement sont attaqués par les Cosaques. Les Russes n’ont aucune intention de faire la paix et veulent la défaite des Français. Sébastien retrouve les comédiens qui ont suivi l’armée à Moscou et vont jouer Marivaux. Napoléon croit encore pouvoir se retrancher dans Moscou. Murat et la cavalerie sont battus. L’ordre de quitter Moscou est enfin donné. Il faut transporter les blessés et les trésors pillés. La route passe par des gorges et des marais. Les Russes harcèlent les soldats de l’empire. Plusieurs solutions de repli s’offre aux Français qui remontent vers Smolensk où des réserves sont stockées. Mais à Paris Napoléon passe pour mort. Le capitaine d’Herbigny arrive à Smolensk plus mort que vif avec ce qu’il lui reste de cavaliers.

Une tragédie et un chef qui n’accepte pas l’idée de l’échec alors que Moscou était prise et la Russie à ses yeux vaincue. Frédéric Richaud a su montrer à travers cette adaptation les tourments, les drames et la misère d’hommes qui seront malgré tout capables de revenir de l’enfer au moins pour certains. On sent dans le dessin de Gil le froid glacial de l’hiver russe, la solitude et le désespoir des personnages, la faim qui hante les esprits et les corps émaciés. Une fresque terrible dont on sait l’issue mais qui est rendue dans cette série de façon magistrale et accablante loin des habituels fastes napoléoniens.

Bérézina, T2 Les cendres, Dupuis, 14,50 €

Les cendres
Gil ®
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