Les Godillots T2, rester humain malgré les horreurs de la guerre

Un second tome qui confirme que Olier et Marko ont gagné leur pari. On sait que la Guerre de 14, la der des der a été le cheval de bataille de Jacques Tardi. Avec un rare talent il a su parler avec une vraie justesse de ton de ce qui restera comme le tournant d’une civilisation, la fin d’un monde et une boucherie sans nom. Ce fut ensuite un thème à part entière et généralement des albums qui tiennent la route.

Les Godillots Avec Les Godillots, si la rigueur historique est autant de mise que chez Tardi il y a évolution des personnages, des situations comiques ou dramatiques dans un univers où la mort règne en maître.

Cette fois le trio composé par Palette, Le Bouhris et Bixente va être confronté à l’horreur pure. Dans un corps-franc qui fait des coups de mains dans les tranchées allemandes on ramène les oreilles des soldats allemands abattus. Le capitaine, patron du trio, ne peut supporter cette atrocité et rejoint les lignes ennemies pour s’excuser au nom de la France. On est dans les Vosges en plein hiver. Fraternisation avec un soldat allemand mais comment tourner la page alors que la guerre atteint son paroxysme ?

Une histoire très bien menée, qui a des airs de Capitaine Conan, ce roman porté au cinéma. Une grande humanité et une certaine façon de dire que les hommes peuvent rester humains même dans les pires circonstances. Le dessin est fort, réaliste et reconstitue avec brio l’ambiance de ces tranchées perdues dans la neige.

Les Godillots, Tome 2, L’Oreille coupée, Bamboo, 13,50 €

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