Éditions i, les débuts d’un éditeur prometteur avec Boucq en ouverture

C’est toujours une bonne nouvelle d’annoncer la création d’une nouvelle maison d’édition qui en plus fera de la BD. Les éditions i se dévoilent. Mais qu’est-ce ? La neuvième lettre de l’alphabet ? Un trait et un point donc la genèse de l’espace ? Une maison d’édition ? Une exclamation inversée ? Une maison d’édition ?  L’objet de culte des Fidèles d’Amour ? La Suprême Unité dont sont sortis les dix mille êtres ?  Une maison d’édition ? Bon, allez, on vous la fait courte et on se demande où ils sont allés chercher tout ça. Les éditions i sont désormais dans la course aux belles bulles et aux beaux albums. Boucq est le premier de la liste.

Portrait de la France Ils font forts ces nouveaux éditeurs, jonglent avec les mots et on ne peut résister à publier des extraits de leur plaquette de présentation : Parce que de trop nombreux dessins dorment dans des ateliers d’artistes, jeunes talents ou auteurs renommés, parce que la langue n’a pas forcément à être de bois, parce que le consensus mou n’est pas forcément la règle, parce que s’amuser peut aussi être synonyme de qualité, nous avons créé les éditions i pour présenter un état du monde en images et un état des lieux des images dans le monde. Les éditions i – i comme image donc – vont présenter au fil des mois et des parutions une nouvelle dynamique éditoriale à travers des autoportraits graphiques de grands dessinateurs actuels (Boucq, Rossi, Cabanes, etc.), faire découvrir ou redécouvrir des auteurs étrangers (de Jacovitti à Angeli en passant par le premier prix Pulitzer de la BD) et amorcer de nouvelles tendances. Pas beau ça quand même ? Le but de i, permettre une ouverture vers des contenus nouveaux et des croisements de cultures différentes qui iront au-delà du seul cadre de la bande dessinée avec pour conséquence, à terme, de créer un nouveau type de narration entremêlant les supports et les techniques plus adaptée à notre époque. Dont acte. On suivra de près.

François Boucq ouvre le bal

Qu’on se le dise car déjà les buts de l’aventure sont écrits en mots choisis et en phases intelligentes. François Boucq ouvre le bal chez i. Avec la France selon Boucq ou Portrait de la France on va aller au plus profond de notre hexagone profond, ce qui n’est pas rien. Et en apnée pour une « bistrosophie » (en mémoire de Carmet et ses brèves de comptoir ?) en huit chapitres animée par Jérôme Moucherot : de la Lepénite aiguë aux inflammations douloureuses, au dessous de la Mairie de Paris, les poubelles du Carlton, l’augmentation du goût de la vie, rigolos sans frontière, investisseurs d’outre-espace, corps qui n’en font qu’à leurs têtes, tout dans la joie la bonne humeur et l’humour (noir ?). A voir. A rire car il nous en faut en ces temps incertains de galopades électorales, de messies retrouvés, de passations de privilèges et de ridicule qui ne tue plus.

On découvrira en mars cet opus ravageur en noir et blanc et aquarelle. Mais comme la maison ligneclaire ne recule devant aucun défi on vous parlera sous peu en détail du bébé, Portrait de la France qui va secouer le cocotier d’un Landernau politique d’une extrême à l’autre, abruti par ses prétentions hautaines. Quand on pense que plus de deux tiers des députés ne pensent qu’à se représenter en mai prochain, il y a de quoi se poser quelques questions fondamentales. Raison de plus d’attendre avec impatience ce Portrait de la France qui risque d’être encore plus vrai que nature.

Portrait de la France
F. Boucq ®
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