Harry Mickson & Co, les débuts des incontournables gros nez de Florence Cestac

Un retour aux sources ce Harry Mickson & Co, premiers travaux d’aiguille et de plume à bec de Florence Cestac. Les débuts du gros nez, les vaches très maigres, Futuropolis, les copains et un Harry Mickson qui s’invite au programme, relookage post-moderne d’une souris grise bien connue certes mais sur le retour. Un peu par hasard et pour passer le temps. Il va se faire un nom Harry comme l’inspecteur mais en beaucoup plus cool façon de mener ses enquêtes. Il est une mascotte et il va même donner naissance à cinq albums en dix ans, de 1979 à 1988. En sortant cette compilation exubérante, cette partition explicative avec une dizaine de pages qui racontent l’enfance, la jeunesse, les études et la suite de la vie de notre très chère Flo, on fait œuvre de mémoire mais aussi de salubrité publique. L’humour est là, grinçant, déjanté, déluré. On se met à rêver de ces années (sans nostalgie. Enfin un peu quand même) où avoir un peu plus de vingt ans avait donné jour à un chef d’œuvre pareil que le monde entier nous envie. Fermez le ban.

Harry Mickson & Co. Si on feuillette, avant de lire page après page, les redoutables aventures de Harry on s’aperçoit que ça part dans tous sens. Allez, à chaud, Harry découvre que Tintin est une fille, Bécassine sa cousine. Une banale histoire de job et de recyclage professionnel. Et que même la bécasse est fiancée avec Haddock. De quoi avoir des ennuis. Enfin, ce qu’on en dit. On continue avec Harry à New York. Non pas le flic, le nôtre, qui se trouve confronté à des meurtres en série.Ils tuent aussi les Beatles. Mickson se travestit, voyage au bout du zinc (souvent) dans un bistrot au bar flottant, fait les Puces, flanque une dérouillée à Popeye avant de se jeter sur Olive. Mickson n’est pas un héros mais un fil rouge au grès des envies et des bouffées créatrices de Florence.

Dès lors, à personnage inclassable mais pas improbable, il faut décrypter après un premier survol qui ravive la flamme, les jolies cases carrés, trois par strip de Mickson. Mickson et ses grands yeux, le chien Ratier autre fétiche trop tôt disparu, on est dans la saga Cestac. Les Débloks sont sur le départ. Le Démon de midi se peaufine, Les Ados quittent le monde de l’enfance. Ce n’est que des débuts. Mickson a jeté les bases de la grande œuvre « cestacienne ». Et rien que pour ça on le remercie. Il faut lire, offrir, s’offrir (Joyeux Noël) ce Mickson revisité, témoin impartial de ce que la BD a de plus joyeux, de dingue mais aussi d’intelligent.

Harry Mickson & et Co. Dargaud, 24,95 €

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