Bowery Boys, la jungle new-yorkaise

New-York au milieu du XIXe siècle avec ses clans, ses syndicats, ses communautés religieuses, ses guerres larvées ou au grand jour, Bowery Boys est une chronique sans concession dans laquelle tous les coups sont permis et où les personnages sont hors normes. Ian Bertram est au dessin et Cory Levine est au scénario. Dans ce marais humain, dans cette jungle, un jeune Irlandais, un jeune Juif vont faire cause commune mais l’ennemi est de taille. On se demande parfois dans quel monde on est dans cette Bowery, célèbre quartier de Big Apple, entre réalité et fiction placé sous le signe de la démesure avec un parti pris très picaresque.

Bowery BoysBill McGovern est le patron des syndicats et s’apprête à demander aux ouvriers de faire grève. Mais Welsh vient perturber la réunion qui dégénère. Au sein de la communauté juive, le jeune Isaac va prendre le relais mais on demande à la communauté de casser le piquet de grève. Des bagarres commencent à la Bowery. Roderick Pastor est l’homme le plus puissant de la ville. C’est lui qui utilise Welsh pour ses basses œuvres. Il faut qu’un évènement grave vienne entacher la grève du syndicat et fasse passer Roderick pour une victime. Il n’hésite pas à faire assassiner sa femme pendant une soirée à l’opéra. Le fils de McGovern Nikolaus doit affronter Welsh qui a fait accuser son père de tentative de meurtre. En prison Bo Bisbee, une montagne de muscles complètement givré se retrouve au mitard mais on va le faire libérer pour qu’il vienne aider les anti-grévistes. McGovern a été mis en cage. Nikolaus rejoint une bande d’enfants perdus et est sauvé par le jeune Isaac qui lui doit bien cela.

Une lutte à mort dont on ne sait pas vraiment tout au long des pages qui sera le vainqueur, on adhère à une ambiance qui met en scène des monstres aussi bien sur le plan physique que moral. La corruption pèse sur la ville, la politique est pervertie et les innocents meurent à tour de bras. Trahisons, violence gratuite, l’histoire est édifiante mais très crédible. Le dessin est certes réaliste mais décalé volontairement en proportion selon les personnages et leur rôle. L’Amérique était en marche et ne se souciait pas des bavures. Un ouvrage qui fait le poids dans la lignée du film Gangs of New York.

Bowery Boys, Nos pères, Glénat, 16,95 €

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