Charlie Hebdo, la liberté touchée à cœur

Des fous, des barbares, des monstres ? Non, ces terroristes déterminés, professionnels, d’un rare sang-froid, sont allés au bout de leur logique implacable. La mort pour qui ose ne pas s’incliner devant leur dogme, ne pas perdre son identité, afficher son indépendance, ne pas se soumettre, crier sa liberté. A Charlie Hebdo, c’est elle, la liberté, qui a été touchée à cœur, celle de la Presse mais aussi celle de tous les Français.

Georges Wolinski
Wolinski quand il a présidé Angoulême après être venu à Montpellier. JLT ®

Ils ont tué des dessinateurs, des journalistes, des policiers qui ont résisté. Cabu, notre grand Duduche qui a bercé nos années Pilote, Wolinski souvent rencontré, Charb, Tignous, et tous les autres, inimaginable. L’horreur pure fait partie de notre quotidien. Il y aura un avant et un après le 7 janvier 2015. On l’avait dit du 11 septembre. Ce n’est certes pas l’heure des « la faute à qui ». Émotion, recueillement, tristesse, chagrin, le temps est aux larmes.

La République se doit d’être forte, sans faille, refuser l’inacceptable, ne pas s’atermoyer sous faux prétexte de bonne ou de mauvaise conscience. Elle se doit d’être juste et sans faiblesse, laïque, courageuse. Comme l’ont été et le seront encore, malgré tout, les journalistes, ceux de Charlie Hebdo, où ceux exécutés en Afrique ou en Syrie.

Les tueurs sont les mêmes mais, voila, cela se passait ailleurs, loin. Aujourd’hui, et rien ne dit que cela ne puisse se reproduire, c’est en France que les assassins frappent, on le répète, impressionnants dans leur action, formés, sûrement entraînés. La République unie doit les traquer sans répit avec une détermination encore plus forte que la leur, loin des jeux politiciens ou des amalgames.

Jean-Laurent TRUC journaliste

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