Rose, un corps pour deux

Elle a toujours eu le pouvoir de se dédoubler, Rose. Quand elle en parlait à d’autres on se moquait d’elle. On la prenait pour une dérangée du bocal. Et puis un beau jour, dans des circonstances très particulières, elle va avoir la preuve qu’elle ne rêve pas mais ce n’est pas pour autant que sa vie va en être plus simple. Au contraire. On la suit Rose dans ce premier volume d’un triptyque que lui consacrent Émilie Alibert et Denis Lapière au scénario. Valérie Vernay signe dessin et couleurs de cette aventure qui réserve bien des surprises mais surtout ouvre les portes d’un univers que ne renierait pas Tim Burton.

Rose

Rose perd son père qui était policier tué d’une balle dans la tête. Depuis l’enfance elle peut quitter son enveloppe charnelle et son double vivre sa propre vie au grès de ses souvenirs et de son présent. Il y a deux Rose sans qu’elle sache pourquoi. L’inspecteur Etchebarne lui promet de trouver l’assassin de son père. Rose travaille dans une galerie d’art et en se dédoublant comprend qu’elle intrigue ses copines. Dans la maison de son père l’inspecteur récupère les dossiers sur lesquels il travaillait et montre à Rose une photo de la scène du crime avec le corps allongé sur une plage. Un tableau à la galerie montre la même scène. Alors qu’elle se croit seule dans la maison elle entend des voix et en se dédoublant rencontre de bien curieux fantômes, une jolie brunette, Wanda, Bob et Achille. Comment Rose fait-elle pour voir ces personnages prisonniers de la maison de son père et leur parler ? Le brut court que la maison est ensorcelée.

Rose

On se laisse prendre avec une facilité déconcertante par cette histoire où fantastique et polar se mélangent en douceur. Rose découvre qui était son père, qu’elle n’est pas folle et que son don va lui être très utile. Tous les éléments sont en place. Et on attend avec impatience la suite de cette histoire où textes et dessin s’accordent, se renvoient l’ascenseur, le tout en jouant sur les teintes et les couleurs, en imposant des planches muettes. Le dessin de Valérie Vernay est parfait pour appuyer l’histoire, à la fois souple et virevoltant. Une aventure plus mystérieuse que mystique très bien menée.

Rose, Tome 1, Dupuis, 12 €

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